Huawei sur le point de perdre l’Italie ?

L’Italie prend très au sérieux les préoccupations des États-Unis sur la participation de Huawei à la création de l’infrastructure 5G sur le territoire. Pour l’instant, l’approche du gouvernement à l’égard du fournisseur chinois n’a pas beaucoup changé. Pourtant, celui-ci tend visiblement vers la ligne de conduite de la Maison-Blanche.

En plus, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, et l’ambassadeur américain Lewis Eisemberg se sont entretenus pour revenir sur la question.

Une antenne 4G
Crédits Pixabay

Pourtant, l’Union européenne a déjà affirmé sa position concernant le développement de la boîte à outils 5G. Elle a notamment laissé à chaque gouvernement la liberté d’évaluer et de choisir les partenaires internationaux qui s’occuperont de ses propres infrastructures. Néanmoins, la politique dictée par Trump a influencé les dirigeants européens.

L’Italie est bien équipée grâce au périmètre de sécurité informatique qui garantit la protection des réseaux. Il y a aussi le Golden Power, un instrument spécifique qui permet de sauvegarder les intérêts stratégiques du pays en termes d’infrastructures et de communications.

Une rupture qui entraînerait des pertes

Jusqu’à présent, aucun changement d’attitude envers le colosse de Shenzhen n’a été observé. Le gouvernement a tout de même été irrité face au comportement du patron de Huawei Italie. En octobre 2019, Luigi De Vecchis est venu à la Chambre des députés en spéculant sur la possibilité d’un retrait des investissements en Italie.

La déclaration a tout de suite été corrigée, mais cet effort n’a pas adouci les tensions entre les autorités italiennes et l’entreprise. Selon une étude réalisée par l’université d’Oxford et commanditée par la société elle-même, l’Italie ne devrait pas abandonner la technologie Huawei à ce stade.

En cas de rupture, les coûts de développement du réseau pourraient augmenter de 282 millions par an durant la prochaine décennie. Il y aurait une réduction de la concurrence, une augmentation des prix et un ralentissement général du développement. En outre, 6,2 millions d’Italiens n’auraient plus accès à la 5G en 2023 et le PIB perdrait 4,7 milliards par rapport à la projection actuelle, en 2035.

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Ericsson comme meilleure alternative pour l’Italie ?

Par contre, ces chiffres sont contestés par Ericsson, une société que les États-Unis considèrent comme une meilleure alternative face à l’écrasante puissance chinoise. Pour le groupe suédois, le remplacement de la technologie de Huawei n’engendrerait qu’une perte relativement faible pour l’Italie.

À l’heure actuelle, la firme détient environ 60% du marché américain de la 5G après avoir conclu des accords avec les quatre principaux opérateurs de ce pays. Elle a déjà devancé Huawei à travers des marchés en Argentine, en Allemagne, au Canada, en Grande-Bretagne, en Norvège et au Danemark.

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