En 2020, Huawei a marqué les esprits en devenant l’entreprise qui a vendu le plus de téléphones portables dans le monde, en partie grâce ses ventes sur le marché intérieur. Pourtant, en 2019, le gouvernement américain l’a expulsé de son territoire en l’accusant d’espionnage.
Les États-Unis ont alourdi les sanctions, en sommant leurs partenaires commerciaux de ne pas travailler avec le fabricant de l’Empire du Milieu. Ainsi, la simple éviction de l’Oncle Sam se transforme en un boycott internationalisé, risquant de porter préjudice à la domination du constructeur mobile le plus prospère de l’Asie.
Comme moyen de défense, Huawei n’a eu d’autre choix que de faire des investissements locaux pour alimenter sa chaîne d’approvisionnement.
Le besoin de composants pour les téléphones
Le plus grand handicap du géant chinois en ce moment, ce n’est pas la fermeture du marché américain, mais l’impossibilité de faire des commandes de pièces chez des fabricants dans d’autres pays. Pourtant, la marque technologique de Shenzhen dépendait fortement de plusieurs partenaires étrangers pour assembler ses téléphones portables. On sait que les écrans et les chipsets utilisés par l’entreprise du Céleste Empire sont commandés à l’étranger.
Huawei possède bien un département de recherche et de développement, mais la société chinoise n’a pas encore eu le temps de gagner son indépendance technologique. Vers 2013 et 2014, des investissements ont été faits pour acquérir des parts dans des sociétés européennes et américaines. Cependant, ces achats n’ont pas réussi à combler le désistement de partenaires taiwanais et sud-coréens, des alliés fidèles des États-Unis.
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La seule solution : investir chez soi
Pour réagir face à l’embargo de Donald Trump, la firme du pays de Mao ne pouvait que chercher des collaborateurs au sein de son propre territoire. Malheureusement, comme le fait remarquer Ivan Platonov, un analyste qui connaît bien le marché des nouvelles technologies, les fabricants locaux sont loin d’être « compétitif au niveau mondial ».
Le plus important fabricant d’équipements de télécommunication au niveau international a misé sur 17 jeunes entreprises chinoises. Parmi elles, on retrouve Vertilite, qui s’occupe des caméras capables de faire de la reconnaissance faciale. Il y a également Shoulder Electronics, ainsi que 3Peak qui a presque fait 44 millions de dollars de revenu l’an passé.
Huawei a également été obligé d’investir dans le développement, car les téléphones ne doivent plus être équipés d’Android, ce dernier appartenant à l’américain Google.
Quant à savoir si tous ces investissements seront suffisants, c’est un tout autre débat.
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