L’IA pour découvrir ce qui se cache dans les cratères de la Lune ?

Qu’est-ce qui se trouve au fond des cratères lunaires qui ne peuvent aucunement jouir de la lumière solaire ? L’intelligence artificielle a été mise à contribution pour y répondre à travers l’algorithme HORUS.

Cela fait maintenant plusieurs décennies que les scientifiques tentent d’apporter des lumières à propos de ce qui se trouve au fond des cratères présents sur la Lune. La raison est simple : quand une zone ne peut pas être atteinte par le rayonnement solaire, la température y est plus réduite.

Photo de Reimund Bertrams. Crédits Pixabay

On suppose ainsi que tous les éléments qui s’y trouvent sont préservés depuis l’existence de la lune. L’eau qui devrait en faire partie a été donc mise à l’abri de l’évaporation des ressources hydrauliques se trouvant à la surface du satellite naturel de la Terre. Un tir de projectile dans le cratère Cabeus a déjà permis de prouver l’existence de cette ressource dans certains endroits ombragés. Néanmoins, les photos prises jusqu’à présent au fond des cratères ne permettent pas de déterminer clairement de quel type d’eau gelée il s’agit.

Heureusement que les scientifiques ont désormais à leur disposition l’algorithme HORUS. Une IA qui a été conçue pour élucider ce genre de mystère.

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Nécessité de voir des caractéristiques détaillées

Même la NASA, qui a commandité l’opération, ne sait pas encore quel type d’eau est conservé à l’état solide dans ces cratères. Les scientifiques ont déjà essayé d’utiliser les réflexions lumineuses des collines voisines pour obtenir des images plus intéressantes. Malheureusement, aucune caractéristique particulière n’a pu en être déduite. La nouvelle invention de l’Institut allemand Max Planck de recherche sur le système solaire (MPS) devrait heureusement changer la donne.

HORUS, qui signifie Hyper-effective nOiseRemoval U-net Software, est le nom de cette invention. Il s’agit d’une intelligence artificielle qui a été développée pour traiter les images à fort bruit. En matière d’exploration spatiale, il n’est pas rare d’obtenir des images floues dans la mesure où les engins qui les prennent sont en mouvement. Cela compromet l’efficacité des travaux de détection des caractéristiques géologiques réelles.

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Des images bien plus nettes

C’est donc pour nettoyer ces bruits qu’HORUS a été mis au point. Pour ce faire, les scientifiques ont entrainé le logiciel avec plus de 70 000 images collectées par des engins spatiaux, tels que le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). Ensuite, ils ont utilisé l’IA pour analyser des portions accusant une superficie allant de 0,18 km² à 54 km m². L’outil a pris en considération des données telles que la température dans les cratères et à la surface de la Lune, mais aussi la vitesse de l’engin spatial au moment de la prise de chaque cliché.

En procédant de la sorte, les scientifiques peuvent obtenir une résolution jusqu’à 10 fois plus élevée comparée à celles des images précédentes. Une réévaluation des cratères a pu ainsi être réalisée. Des images bien plus nettes ont été obtenues, mais elles n’ont pas encore permis de déceler de réels signes de présence d’eau. Cela ne veut pas dire que l’IA n’était d’aucune utilité. Bien au contraire, grâce à la connaissance des caractéristiques géologiques des cratères et de leurs environs, les scientifiques sauront par exemple quelles zones éviter ou privilégier lors des prochaines missions lunaires.

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