Il est possible d’encoder un film dans l’ADN de bactéries vivantes

Harvard a réussi un nouvel exploit. Les chercheurs de l’établissement ont en effet encodé un film dans l’ADN de bactéries vivantes. Il s’agit d’une grande première dans l’histoire de la génétique.

L’ADN fascine les scientifiques depuis de longues années et cela fait un moment maintenant que les chercheurs s’intéressent à ses capacités en terme de stockage. En 2012, des chercheurs de Harvard avaient ainsi réussi à stocker un livre de cinquante mille mots en utilisant un procédé similaire. L’Institut européen de bioinformatique en avait ensuite fait tout autant avec un extrait sonore du discours “I have a dream”.

Disque dur

Si les chercheurs s’intéressent autant à cette question, ce n’est pas tout à fait par hasard.

L’ADN, l’avenir du stockage ?

Les études ont en effet démontré que l’ADN était capable de stocker un volume important de données, un volume atteignant les 200 pétaoctets pour un seul gramme.

Cette fois, Harvard a voulu aller plus loin en déterminant s’il était possible de stocker un film dans de l’ADN. Les chercheurs, pilotés par Seth Shipman, ont choisi cette fois de s’appuyer sur le système d’édition des gènes CRISPR et sur les bactéries E. Coli pour réaliser leur expérience.

Cette bactérie dispose en effet d’un système de défense à la fois efficace et très ingénieux. Lorsqu’elle est attaquée par un virus, elle copie son ADN dans son propre génome afin d’augmenter sa résistance. L’équipe de chercheurs a donc choisi de détourner cette compétence pour inscrire un film dans la bactérie.

La tâche n’a pas été facile. Les scientifiques ont en effet dû convertir chaque pixel de l’animation dans un code ADN précis et ils ont ensuite divisé l’animation en plusieurs images pour reconstituer la séquence.

Une tâche difficile

Ces images ont ensuite été encodées dans la bactérie, à raison d’une nouvelle image chaque jour. L’équipe a enfin attendu une semaine pour laisser le temps aux bactéries d’assimiler le processus et de se multiplier. Pour finir, ils ont séquencé l’ADN de ces bactéries et ils ont ainsi pu extraire les informations stockées dans leur génome.

Mieux, sur toutes les données stockées, 90 % étaient d’entre elles étaient toujours intactes après l’opération.

Seul problème, l’ADN non synthétique a ses limites et les chercheurs ont simplement pu encoder une animation de leur film, une animation tirée du film “Human and Animal Locomotion” de Muybridge.

Ce photographe britannique est considéré comme l’un des pionniers de l’observation visuelle du mouvement des hommes et des animaux et l’équipe de scientifiques a naturellement envie de lui rendre hommage au travers de cette étonnante expérience.

L’étude complète se trouve à cette adresse.

ADN

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