Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’University College London, une grande partie des combustibles fossiles mondiaux sont non-extractibles et doivent rester dans le sol pour que les objectifs climatiques puissent être atteints. De nombreux pays devraient de ce fait abandonner une bonne partie de leurs gisements naturels d’ici 2050.
Les scientifiques estiment que les pays principaux exportateurs de charbon comme l’Indonésie et l’Australie devraient ainsi laisser 95 % de leurs gisements dans le sol d’ici 2050. De leur côté, les pays du Moyen-Orient devraient abandonner toutes leurs réserves de charbon durant le même laps de temps, et les Etats-Unis devraient laisser à l’abandon 97 % de leurs réserves.

Dans le monde entier, environ 90 % de toutes les réserves de charbon ne devraient plus être exploitées au cours des trente prochaines années. Les scientifiques mettent en garde sur le fait que la poursuite de l’exploitation de ces ressources pourrait augmenter le réchauffement climatique au-delà de l’objectif de 1,5 degré Celsius.
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Réduire au maximum les exploitations
A part le charbon, d’autres types de combustibles sont également concernés. D’après les chercheurs, 60 % des extractions de pétrole et de méthane dans le monde devraient aussi être arrêtés, même pour les projets en cours.
Les scientifiques pensent cependant qu’il sera quand même difficile de maintenir les températures mondiales au-dessous du seuil de 1,5 degré Celsius même si on arrive à respecter toutes ces conditions, les chances n’étant que de 50 %.
Les estimations d’une étude effectuée en 2015 supposaient l’arrêt de l’exploitation de la moitié des réserves de gaz, d’au moins 80 % des réserves de charbon et d’un tiers des réserves de pétrole dans le monde pour éviter un réchauffement de plus de 2 degrés Celsius. Les nouvelles estimations sont plus exigeantes car elles suggèrent que 25 % de plus des réserves pétrolières et 10 % de plus des réserves de charbon devraient rester intactes dans le sol pour que le réchauffement ne dépasse pas 1,5 degré Celsius. Il est à noter que les autres systèmes de rétroaction pouvant contribuer à de nouvelles émissions de carbone n’ont pas encore été pris en compte dans le calcul de ces dernières estimations.
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Remplacer les combustibles fossiles avant 2050
Pour les scientifiques, pour avoir plus de 50 % de chances de ne pas dépasser le seuil de 1,5 degré Celsius, la meilleure option serait de conserver encore plus de carbone dans le sol. Selon certains scientifiques, le déploiement des énergies renouvelables et les techniques de capture de carbone pourraient permettre de continuer à utiliser les combustibles fossiles dans une certaine mesure. Le problème c’est que la technologie actuelle disponible n’a pas encore été mise à l’échelle pour pouvoir effectuer ce travail.
La nouvelle étude propose le captage d’une certaine quantité de carbone d’ici 2050. Après 2050, seuls les domaines de l’aviation et de l’industrie pétrochimique devraient utiliser les combustibles fossiles. Par ailleurs, pour éviter une crise climatique encore plus grave et d’énormes pertes de revenus pour certains pays, le monde devrait passer par une transition énergétique d’ici 2050.
Les pays du Moyen-Orient, la Russie et d’autres anciens Etats soviétiques sont les plus susceptibles de faire faillite s’ils ne passent pas à des formes d’énergie plus propres avant l’éclatement de la bulle des combustibles fossiles. Ces pays sont en effet les plus grands détenteurs de réserves de combustibles fossiles au monde.
Pour les auteurs de l’étude, il est important que les nations commencent à élaborer des politiques nationales pour limiter la production ainsi que la demande en combustibles fossiles. Elles peuvent par exemple interdire les nouvelles explorations, pénaliser les pollueurs ou encore mettre en place un système de subventions ou de taxes. Quoi qu’il en soit, le plus important c’est de trouver un moyen de garder les combustibles fossiles enfouis dans le sol. C’est essentiel pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance des habitants de la planète.
Malheureusement, tant que ce que l’on sort du sous sol à de la valeur… Rien ne changera