Il serait théoriquement possible de trouver une civilisation extraterrestre intelligente en se focalisant sur ses déchets spéciaux

L’Homme est-il seul dans l’Univers ? Cette question obsède les philosophes, les rêveurs et les scientifiques depuis plusieurs siècles, mais personne n’a encore été en mesure de trouver la trace d’une forme de vie extraterrestre. Un astronome espagnol pense cependant avoir trouvé un moyen de faciliter les recherches.

Durant ces cinquante dernières années, l’espèce humaine a placé dans l’orbite de sa planète des milliers de satellites et de sondes diverses, donnant ainsi naissance à une vaste ceinture de déchets spatiaux.

Sauver Terre

La ceinture en question se composerait de dix-sept mille débris de plus de dix centimètres, d’un demi-million de débris de plus d’un centimètre et de cent millions de débris supérieurs à un millimètre.

Les déchets spatiaux, un allié dans notre quête de la découverte d’une civilisation extraterrestre avancée ?

Ces déchets spatiaux représentent un risque réel du fait de la vitesse à laquelle ils se déplacent. Compte tenu de leur énergie cinétique élevée, l’impact provoqué par un débris spatial de dix grammes serait en théorie équivalent à celui d’un véhicule d’une tonne percutant un mur à une vitesse de 100 km/h.

Compte tenu des risques encourus, la plupart des agences spatiales travaillent sur des programmes visant à désencombrer l’orbite terrestre.

Hector Socas-Navarro, un chercheur travaillant pour l’Instituto de Astrofisica de Canarias en Espagne, s’intéresse lui aussi à la délicate question des déchets spatiaux, mais pour des raisons bien différentes. L’homme pense en effet que ces débris pourraient aider l’humanité dans sa recherche d’une autre forme de vie intelligente.

La NASA travaille depuis plusieurs années sur un nouveau télescope spatial destiné à la recherche d’exoplanètes : TESS. Développé par le MIT, ce dernier aura pour principal objectif de détecter les planètes telluriques gravitant dans l’orbite des étoiles situées à proximité de notre monde.

Pour se faire, l’instrument s’appuiera notamment sur les données récoltées par Kepler et – plus tard – le James Webb Space Telescope.

Hector Socas-Navarro a suivi avec attention le développement de cet instrument et il pense que ce dernier sera suffisamment sensible pour détecter les exoplanètes, certes, mais également les éventuels déchets spatiaux situés dans leur orbite.

A l’heure actuelle, pour déterminer si les exoplanètes sont susceptibles d’abriter une forme de vie intelligente, les chercheurs s’appuient essentiellement sur des techniques d’écoute ou encore sur l’analyse de leur atmosphère par spectroscopie.

Une troisième voie possible

Pour notre chercheur, ces techniques ont leurs limites et c’est précisément ce qui l’a poussé à travailler sur une autre méthode de détection, une méthode reposant cette fois sur la recherche d’appareils artificiels dans l’orbite des exoplanètes.

L’idée de départ est assez simple. Hector Socas-Navarro pense qu’une civilisation intelligente ayant atteint ou dépassé notre propre niveau de technologie cherchera fatalement à placer des objets artificiels dans l’orbite de sa planète afin de l’étudier. Pour se faire et compte tenu des règles élémentaires en matière de physique, elle n’aura d’autre choix que de placer ces hypothétiques satellites en orbite géosynchrone.

Tout comme la Terre, il est possible qu’un monde abritant une espèce intelligente soit lui aussi entouré par une ceinture de déchets spatiaux.

La question est bien évidemment de savoir si nous avons les moyens techniques pour repérer une telle ceinture. Le chercheur pense que ce sera précisément le cas avec TESS.

Plus les satellites sont nombreux, et plus ils ont tendance à bloquer la lumière émise par l’étoile. Hector Socas-Navarro pense donc que la présence de tels objets dans l’orbite d’une exoplanète aura fatalement une incidence sur la courbe de la lumière de la planète durant son transit.

Lorsqu’une planète se place entre nos instruments et son étoile, elle provoque un léger obscurcissement de cette dernière. Il suffit donc d’étudier les variations lumineuses d’une étoile – et leur périodicité – pour détecter de nouvelles exoplanètes. Cette méthode porte d’ailleurs un nom, à savoir la méthode des transits, et elle est notamment utilisée par Kepler.

Or d’après les mesures effectuées par notre ami, si une planète est entourée par une ceinture de satellites et/ou de débris spatiaux, alors ces derniers commenceront à obscurcir l’étoile avant le passage complet de la planète devant l’astre, provoquant de ce fait d’infimes variations lumineuses, des variations pouvant précisément être repérées par TESS ou par le James Webb Space Telescope.

Alors bien sûr, il ne s’agit que d’une simple hypothèse pour le moment, mais le chercheur semble plutôt convaincu.

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