Si vous aimez les huîtres, alors vous risquez de déchanter à la lecture d’une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de Portsmouth. Elle montre en effet que les microplastiques ingérés par ces dernières peuvent être potentiellement porteuses de bactéries.
Ce n’est un secret pour personne, les activités humaines ont un impact direct sur notre planète et sur les différentes espèces qui y vivent, qu’elles soient animales ou végétales.
La pollution n’est cependant pas toujours visible. Et si les fumées lâchées dans l’atmosphère et les liquides relâchés dans nos rivières sont bien entendu à surveiller, il faut aussi compter avec les microplastiques.
Le danger des microplastiques
Ces derniers sont présents partout, et surtout dans l’océan. Or si l’on en croit une recherche menée par le Dr Joanne Preston de l’Université de Portsmouth et relayée par Newswise, ces derniers pourraient à terme compromettre toute la chaîne alimentaire. Ou tout du moins une bonne partie de cette dernière.
Il existe différents types de microplastiques. Certains sont complètement propres, mais d’autres sont recouverts d’un revêtement de biofilm, un revêtement proche des algues.
Le problème, c’est que les microplastiques recouverts d’un biofilm peuvent du même coup transporter des bactéries, comme E-coli, très présentes dans les eaux côtières.
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Les huîtres, très friandes de microplastiques
Ce n’est bien entendu pas une bonne nouvelle. Si E. coli est une bactérie très connue et très commune chez l’être humain (elle compose environ 80 % de notre flore instestinale aérobie), certaines de ses souches peuvent se montrer pathogènes et entraîner des maladies variées allant de la gastro-entérites à l’infection urinaire, en passant par les méningites et les sepsis.
Quel est le lien avec les huîtres, me direz-vous ? Il est simple : ces dernières ingèrent d’énormes quantités de microplastiques. Pire encore, il semblerait qu’elles soient plus portées sur celles qui sont recouvertes d’un biofilm.
Dans l’article cité un peu plus haut, nos confrères rappellent ainsi que la plupart des recherches qui ont eu lieu en laboratoire s’appuient sur des microplastiques propres. Elles ne reflètent donc pas toujours la réalité.
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Un danger potentiel pour l’homme ?
Or justement, dans une étude publiée dans le Science of the Total Environment, des chercheurs ont mené des tests pour déterminer le taux d’absorption des différents types de microplastique chez les huîtres.
Ils ont donc placé plusieurs mollusques dans des bacs. Le premier lot était exposé à des microplastiques propres, le second à des microplastiques recouverts d’un biofilm. Ils ont ensuite comparé le taux d’absorption de chaque groupe… et ils ont ainsi découvert que les huîtres exposées à des billes de plastique recouvertes de biofilm en contenaient dix fois plus.
Que peut-on en déduire ? Ces conclusions sont à prendre avec prudence, mais les chercheurs pensent que les microplastiques entourés de biofilm sont plus appétissants pour les huîtres, ce qui les pousse à en absorber davantage par rapport à des microplastiques propres.
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Il est nécessaire de mener des études approfondies
Or justement, chez les huîtres, le microplastiques ne se décompose pas. Cela veut aussi dire que nous risquons à notre tour de l’ingérer lorsque nous mangeons ces mollusques. Des mollusques qui, la plupart du temps, sont consommés crus et donc sans cuisson.
Il est bien entendu trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme, mais les chercheurs à l’origine de cette étude recommandent de mener des tests plus poussés de toute urgence afin de mieux évaluer le danger.