Des mouvements inhabituels de nuages de gaz ont été détectés par les astronomes près du centre de notre galaxie.
Et d’après une nouvelle étude, ce phénomène pourrait signaler la présence du type de trou noir le plus insaisissable qu’on connaisse : les trous noirs intermédiaires. Pendant longtemps, on ne savait même pas si ce type de trou noir existait.
Un autre trou noir intermédiaire dans notre galaxie
Lorsque les astronomes ont découvert les étranges nuages de gaz au milieu de la Voie lactée, ils ont conclu que les nuages tournent autour d’un objet de 10 000 fois la masse du Soleil. Le problème c’est que lorsqu’ils regardent à l’endroit où cet objet devrait se trouver, eh bien, il n’y a rien !
L’explication la plus évidente est donc que l’objet en question est un trou noir au repos, c’est-à-dire un trou noir qui ne se nourrit pas activement et qui n’émet par conséquent aucun rayonnement détectable. Les chercheurs pensent qu’il s’agit du cinquième trou noir intermédiaire potentiel dans le centre galactique. Une preuve de plus que non seulement ce type de trou noir existe, mais aussi qu’il y en a plusieurs au cœur de la Voie lactée.
Pour aider à élucider le mystère qui entoure les trous noirs intermédiaires, l’astrophysicien Shunya Takekawa de l’Observatoire National d’Astronomie du Japon et ses collègues ont étudié le mouvement des nuages de gaz observés au centre de la Voie lactée. Leur rapport a été approuvé par The Astrophysical Journal et est disponible sur le serveur de pré-impression arXiv.
Entre trous noirs stellaires et trous noirs supermassifs
On sait que les trous noirs stellaires, qui ont jusqu’à 100 fois la masse du Soleil, existent. Le plus grand trou noir que les astronomes ont détecté dans cette catégorie de masse a 62 masses solaires, et il a été créé par la fusion de deux trous noirs dans l’événement d’onde gravitationnelle GW150914.
On sait également qu’il existe des trous noirs supermassifs, comme ceux qui alimentent les galaxies. Ils font environ 100 000 masses solaires (minimum) mais peuvent étrangement devenir beaucoup plus massifs (on ne sait pas encore comment).
La classe qui se situe entre les deux, entre 1 000 et 100 000 masses solaires, est celle des trous noirs intermédiaires. Un type de trou noir qui est resté extraordinairement insaisissable jusqu’à présent.