Il y a peu de chances que nous vivions dans un zoo extraterrestre

L’Univers est vaste. Immensément vaste, même. Il regroupe en effet d’innombrables systèmes stellaires regroupés en plusieurs millions de galaxies, avec des milliards de planètes à la clé. Dans le lot, certaines doivent fatalement abriter la vie mais personne n’a encore été en mesure de le prouver. Étrange, n’est ce pas ?

Certes et Enrico Fermi était le premier étonné. C’est précisément ce qui l’a poussé à en parler durant un déjeuner avec plusieurs de ses collègues, un déjeuner durant lequel l’homme a donné naissance au fameux paradoxe de Fermi.

Zoo extra-terrestre
Selon un astrophysicien, il y a peu de chances que nous vivions dans un zoo galactique.

Enrico Fermi est considéré encore de nos jours comme un des meilleurs physiciens du vingtième siècle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ses travaux ont été récompensés par un prix Nobel dans les années 30, ni même si les Etats-Unis ont fait appel à ses services pour travailler sur le Projet Manhattan.

L’histoire du Paradoxe de Fermi

Ce même projet qui a conduit à la conception de la toute première bombe atomique de l’histoire de l’humanité.

Fermi a donc travaillé pendant plusieurs années au laboratoire national de Los Alamos. Il n’avait pas encore la nationalité américaine à l’époque mais il l’a obtenue quelques années plus tard, pour services rendus à la nation.

L’homme avait pris l’habitude de déjeuner tous les midis à la cafétéria du laboratoire et c’est au cours d’un de ses repas qu’il a posé cette question à ses collègues : “Sommes-nous la seule civilisation intelligente et technologiquement avancée de l’Univers ?”. Alors bien sûr, dans ces années-là, les Américains étaient bien plus préoccupés par ce qui se passait en Europe que par la possible existence d’une civilisation extraterrestre, mais cette question a trouvé un certain écho chez les scientifiques.

Elle a même littéralement fasciné trois collègues de Fermi : Edward Teller, Emil Konoponski et Herbert York.

Cette conversation a conduit à la création du fameux Paradoxe de Fermi. Partant du principe que la Terre est une planète très jeune dans l’Univers, le brillant scientifique en a déduit que plusieurs civilisations extraterrestres technologiquement avancées ont du nous précéder. Dans ce contexte, au moins une d’entre elles a du développer le voyage interstellaire. Pourtant, nos recherches n’ont rien mené et c’est évidemment illogique puisque nos instruments nous permettent désormais de voir ce qui se passe dans d’autres galaxies.

La théorie du zoo extraterrestre

Le Paradoxe de Fermi est passé inaperçu à l’époque mais il s’est très vite retrouvé sous les feux des projecteurs grâce à l’astronome Carl Sagan et de nombreux scientifiques et autres curieux ont évidemment tenté de le résoudre. Il a donc donné naissance à de multiples théories, dont une indiquant en substance que la Terre se trouve en réalité au sein d’un zoo extraterrestre.

Cette théorie a été formulée pour la première fois au début des années 70 par l’astronome John A. Ball. D’après elle, des civilisations extraterrestres auraient placé la Terre au sein d’une quarantaine galactique. Pourquoi ? Pour ne pas nous influencer et pour nous laisser évoluer tranquillement, à notre rythme.

Cela ne devrait pas vous étonner mais cette théorie a rencontré un vif succès à l’époque et elle a été ensuite reprise dans de nombreux films de science-fiction comme 2001, l’Odyssée de l’espace.

Mais voilà, pour le moment, personne n’a été en mesure de la prouver et c’est précisément ce qui a poussé Duncan Forgan, un astrophysicien travaillant pour l’Université St Andrew en Ecosse, à se pencher sérieusement dessus.

Plutôt que de discuter pendant des heures sur des queues de cerise, il a préféré prendre le problème à bras le corps en développant un modèle mathématique capable de déterminer la viabilité d’une telle théorie. Il s’est rapidement retrouvé dans une impasse, et ce pour une raison assez évidente : pour qu’une quarantaine galactique soit viable, elle devrait être respectée par toutes les civilisations capables de voyager dans l’espace.

Une quarantaine impossible ?

En quoi est-ce un problème ? Tout simplement parce que cela suppose que toutes ces civilisations seraient capables de communiquer ensemble. C’est évidemment un problème dans la mesure où l’Univers est immense.

Pour organiser cette quarantaine, il aurait fallu que ces civilisations développent une technologie capable de s’affranchir de toutes les contraintes physiques que nous connaissons.

Mais ce n’est pas tout car cet algorithme révèle aussi que plus le nombre de civilisations est faible et plus la probabilité qu’elles soient capables de communiquer est faible aussi. Pour que cette quarantaine fonctionne, il faudrait donc que l’Univers compte plus de 500 civilisations extraterrestres avancées et qu’elles soient toutes capables de communiquer ensemble en permanence.

Le modèle est intéressant, mais il n’est pas sans faille. Comme le souligne le MIT, il ne prend effectivement pas en compte l’expansion de l’univers ni même la manière dont les étoiles se déplacent. En outre, il s’appuie sur notre connaissance de l’univers, une connaissance qui est évidemment très perfectible.

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