Mars a longtemps été considérée comme une planète stérile, mais nous savons désormais que ce n’est pas le cas. Au fil des missions martiennes, les chercheurs ont en effet pu identifier des traces de poches de glace sous la surface de la planète rouge. Et en réalité, si l’on en croit une étude récente, il y aurait même de l’eau liquide.
Mars est la quatrième planète par ordre d’éloignement du Soleil et les températures sont donc beaucoup plus basses que sur la Terre, avec une moyenne tournant autour des -63 °C.

Le vrai problème ne vient cependant pas de ces températures, mais des radiations qui balayent continuellement la surface de la planète.
Mars, une planète pas si stérile que ça
Si Mars possède une atmosphère, elle est en effet totalement dénuée de magnétosphère et elle est donc directement exposée aux radiations cosmiques, avec des doses en orbite comprises entre 400 et 500 mSv/an. La radioactivité est un peu moindre en surface grâce à l’atmosphère qui en absorbe une partie, mais elle reste tout de même bien plus élevée que sur notre bonne vieille Terre.
À titre de comparaison, en moyenne, le taux de radioactivité en France tourne autour des 3,5 mSv/an, contre 200 mSv/an à la surface de la planète rouge.
Mars est donc actuellement une planète hostile à toute forme de vie biologique, mais cela n’a vraisemblablement pas toujours été le cas. D’après les innombrables études menées ces dernières années, il semblerait en effet que la planète a été en mesure de soutenir la vie il y a quelques milliards d’années en arrière.
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Des poches de glace… et d’eau liquide
En effet, les études ont démontré que la surface de la planète rouge abritait autrefois de vastes étendues d’eau et de nombreuses rivières.
Et il en reste visiblement une trace. En 2018, des chercheurs ont en effet identifié un possible réservoir d’eau salée à environ un kilomètre sous le pôle sud martien. Deux ans plus tard, une nouvelle étude publiée en début de semaine chez Nature Astronomy confirme la découverte… ou tout du moins va dans son sens.
Sebastian Emanuel Laura et Elena Pettinelli, deux chercheurs travaillant pour l’université Roma Tre en Italie, ont en effet étudié le pôle sud de Mars en faisant appel à l’instrument MARSIS, embarqué à bord de l’orbiteur Mars Express. Relativement proche de nos radars, cet instrument a été développé pour permettre aux chercheurs de cartographier des éléments complexes comme les calottes glaciaires en faisant rebondir des ondes radio sur eux.
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De l’eau salée ?
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs italiens ont choisi de s’appuyer sur des relevés effectués entre 2010 et 2019 et la pêche semble avoir été particulièrement fructueuse.
Ces relevés ont en effet permis aux chercheurs d’identifier pas moins de trois plans d’eau… situés autour du lac central, un lac atteignant les 30 kilomètres de diamètre.
Il y a plus intéressant cependant. Les chercheurs ont également déterminé que la température de la zone se situe autour des -68 °C, soit une température bien en dessous du point de congélation de l’eau, situé pour sa part à 0°C.
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Une bonne nouvelle pour nos projets de colonisation
Or justement, les signaux des relevés montrent que les zones identifiées ne sont pas solides, mais liquides. Concrètement, cela voudrait dire que si ces poches sont bien remplies d’eau à l’état liquide, alors elles doivent présenter un taux de salinité très élevé. Suffisamment en tout cas pour que l’eau ne se transforme pas en glace.
Bien sûr, à ce stade, rien n’est encore joué et il faudra sans doute attendre les prochaines missions martiennes pour savoir si ces poches sont bel et bien remplies d’eau à l’état liquide. Reste que la découverte est importante, puisque ces poches d’eau – ou de glace – pourraient considérablement nous faciliter la tâche dans notre projet de colonisation de la planète rouge.