I’m Tired : la lutte contre les discriminations par la photo
« I’m tired » ou, en français, « Je suis fatigué » a été lancé durant l’été 2015 par deux jeunes étudiantes de l’Université de Nottingham. Paula Akpan et Harriet Evans ont vu, dans le photojournalisme, une manière créative et visuelle de sensibiliser à différentes formes d’intolérance. Le projet consiste à révéler les non-dits et les différents aspects de l’agression au quotidien à travers l’art corporel.
Concrètement, les participants d’« I’m tired » posent avec une citation inscrite dans leur dos. Ces adhérents sont généralement des victimes de problèmes tels que le sexisme, le racisme et l’homophobie. Le projet concerne aussi bien les femmes que les hommes. Les photographies sont ensuite publiées sur les médias sociaux.
Tout le monde peut y participer. Chaque photo est postée sur Facebook et Instagram, avec un commentaire sur le portrait du sujet en question.
Une communauté anonyme et dynamique
Avant « I’m tired », aucune des deux fondatrices ne s’était lancée dans l’activisme social. Néanmoins, il y a eu un temps où elles se sont lassées de se plaindre des inégalités sans pouvoir faire grand-chose.
Par ailleurs, les deux jeunes militantes ont été inspirées par le mouvement Free the Nipple. Pour rappel, il s’agit d’une campagne féministe qui plaide pour la légalité et l’acceptabilité culturelle de l’exhibition féminine.
Au début, l’idée était de faire poser nus les participants pour obtenir des clichés plus attrayants. Les initiatrices du projet se sont ensuite rendu compte que ce n’était pas la meilleure manière de s’y prendre. « Comme les étudiants de notre âge entrent sur le marché du travail, ils ne veulent probablement pas que leur poitrine nue soit exposée partout sur Internet », ont-elles expliqué.
Elles ont alors décidé de mettre en place une communauté anonyme et dynamique d’expression, relatant des vérités personnelles et universelles. Le corps humain représente le support du message à faire passer.
Un bénévolat exceptionnel
« Nous avons eu l’idée du texte de présentation du projet Humans of New York, nous avons pensé que c’était génial d’avoir une image qui parlait d’elle-même mais qu’il était également important pour la personne de partager sa propre histoire, d’avoir la possibilité de expliquez leur expérience et pourquoi c’est important », ont-elles poursuivi.
Elles ont également affirmé que « les hommes ont trop peur de paraître vulnérables, ou ils ont l’impression de ne pas avoir assez à partager » avant d’avoir précisé que « tout le monde est le bienvenu ! ».
Jusqu’ici, le duo a conquis environ deux millions de followers dans quarante-cinq pays différents. Chacune des images disponibles sur leurs pages sociales a été vue, en moyenne, par vingt-trois mille personnes.
En 2016, une série de photographie d’« I’m tired » avait été exposée au Centre d’art contemporain Hudson Valley, à New York. La même année, le projet avait reçu un prix Points of Light pour son bénévolat exceptionnel.