Imposition des GAFA : Bruno Le Maire se heurte au manque de courage politique

Emmanuel Macron a promis pendant la campagne présidentielle que les géants du numérique tels que Google, Amazon, Facebook ou Amazon paieront à terme leurs impôts en France, où ils réalisent une partie de leur chiffre d’affaires. Seulement voilà, cette réforme fiscale demande l’implication des autres Etats membres de l’Union européenne.

La bataille semble loin d’être gagnée, au point que Bruno Le Maire a fait part de son ras-le-bol lors d’une interview sur Public Sénat. Le ministre français de l’Économie dénonce notamment le manque de volonté politique de certains gouvernements européens. Le Maire pointe principalement le veto luxembourgeois et irlandais.

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Le président Macron avait promis une « Europe sociale » et moins bureaucratique. Le succès ou l’échec de son projet d’imposer davantage les GAFA sera déterminant pour le crédit de sa politique européenne.

Bruno Le Maire dénonce un manque de courage politique

Le ministre de l’Économie refuse de commenter la question de l’influence des lobbies qui est bien réelle. En revanche, il charge sans ménagement les gouvernements qui s’y opposent.

Même l’allié allemand ne veut pas prêter main-forte à son voisin français dans ce combat. « Comment, toujours en Europe, le manque de volonté politique fait obstacle ? » dénonce Bruno Le Maire.

Le ministre français n’est pas avare de déclarations sur certains membres, en particulier l’Irlande et le Luxembourg. Ces pays avaient mis en avant les difficultés techniques de l’imposition des revenus générés par les services en ligne des GAFA. De réunion en réunion, « tous les problèmes techniques ont été résolus » explique Bruno Le Maire.

La promesse d’une Europe sociale

C’est une des rares réformes du président Macron qui fait l’unanimité dans la classe politique française et aussi auprès de l’opinion publique. Seulement, les eurosceptiques parlent d’impasse, évoquant souvent le poids des lobbies à Bruxelles.

Devant les journalistes de Public Sénat, Bruno Le Maire tente de convaincre que c’est encore possible. « Il est temps que l’Europe décide d’être un continent soumis ou un continent souverain. » déclare-t-il.

Bruno Le Maire explique qu’une petite ou moyenne entreprise basée en France, en Allemagne ou en Italie paie en moyenne 14 % d’impôt en plus que les géants du numérique américains. De leur côté, les journalistes français dénoncent des multinationales habituées aux montages d’optimisation fiscale qui, en plus, ne créent pas d’emplois.

La Commission européenne a proposé une taxe de 3 % sur les chiffres d’affaires générés par les activités des GAFA dans l’Union européenne. Comme Bercy, la Commission semble crier dans le désert.

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