En examinant le fossile d’un Centrosaurus apertus, un dinosaure à cornes vieux de 76 millions d’années, dont la patte est mal formée, des paléontologues ont pensé être en présence d’une fracture du péroné en voie de guérison. Mais grâce à l’appui des techniques médicales modernes, le diagnostic a établi qu’il s’agissait en fait d’un cancer.
Grâce à une collaboration multidisciplinaire réunissant à la fois des chercheurs du Musée Royal de l’Ontario et de professionnels de la santé de l’Université McMaster, cette équipe vient donc d’apporter la toute première preuve d’un cancer de l’os chez un dinosaure.

Pour la précision, il s’agit en fait d’un ostéosarcome, une tumeur osseuse maligne caractérisée par la prolifération de cellules osseuses désorganisées, qui s’étend rapidement à travers l’os sur lequel il s’est formé avant de s’attaquer aux autres organes, notamment les poumons.
Les investigations ayant conduit à ce diagnostic
Les chercheurs ont d’abord réalisé des scanners en coupe transversale de l’os fossilisé et après l’avoir sectionné en coupe fine, ils ont procédé à un examen au microscope des cellules. Enfin, ils ont réalisé une reconstruction par tomodensitométrie en trois dimensions pour observer la progression de la tumeur à travers l’os.
Pour confirmer le diagnostic d’un ostéosarcome, ils ont comparé l’os fossilisé à un péroné normal provenant d’un autre Centrosaurus ainsi qu’à un péroné humain atteint d’ostéosarcome confirmé.
Les chercheurs ont conclu que ce Centrosaurus adulte présentait bien une tumeur osseuse agressive à un stade avancé. D’après le Dr David Evans, un expert de ces dinosaures à cornes, un tel cancer aurait eu des effets paralysants sur l’animal, ce qui l’aurait rendu très vulnérable face aux prédateurs, notamment les tyrannosaures.
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Ces maladies que nous partageons avec d’autres animaux
Cette découverte renforce donc la théorie selon laquelle le site de prédilection de l’ostéosarcome est l’os sur lequel il s’est formé et où il va se développer rapidement.
Elle rappelle également des liens biologiques communs dans tout le règne animal. Ce qui permettra d’établir une nouvelle norme pour un diagnostic plus précis et plus sûr des maladies qui ont affecté des animaux de leur vivant, particulièrement pour les fossiles de dinosaures, selon les chercheurs.
Par ailleurs, elle permettra aux scientifiques de mieux comprendre l’évolution et la génétique de diverses pathologies. Il serait alors possible de réexaminer les preuves de la présence d’autres maladies que nous partageons avec ces animaux disparus.
Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans la revue Lancet Oncology.
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