L’inventeur québécois et le designer Martin Rico ont mis au point un concept de métros automatisés pour livrer des colis. Ils ont baptisé le projet IRIS.
Il pourrait notamment intéresser la firme Amazon, avide de nouveaux modes de livraisons, plus futuristes les uns que les autres.
C’est l’invitation par le Department Of Ideas de la firme à l’événement Radical Urban Transportation Salon qui a inspiré le designer argentin.
Un nouveau mode de transport de fret
Le but de l’IRIS est d’accélérer la livraison des colis en les acheminant directement des centres de distribution vers le domicile des clients. Il s’agit d’un système de métros automatisés disposant de drones améliorés pour amener le colis du wagon au balcon de l’acheteur via les airs.
Le concept pourrait se concrétiser puisqu’il utiliserait les infrastructures et technologies de rails existantes. L’intérieur du train serait une baie de chargement dans laquelle les colis seraient rangés par ordre de livraison.
Des convoyeurs robotisés placeraient tour à tour chaque colis sur le toit, lequel serait ensuite porté par des drones modifiés jusqu’au domicile concerné. Un tel dispositif nécessite logiquement beaucoup de drones mais les livraisons pourraient s’effectuer hors des heures de pointe pour accélérer le processus et fonctionner jour et nuit.
Qui dit drone dit piles ou batteries. Elles seront cruciales et pourraient être échangées lors du ramassage d’un colis pour éviter les pannes. C’est pourquoi un convoyeur de piles de rechange pourrait être dédié spécifiquement à cette tâche répétitive.
Certains colis lourds nécessiteront des drones plus puissants. Peut-être sera-t-il possible de programmer plusieurs drones pour un fonctionnement synchronisé sur une même livraison. Plus le dispositif pourra transporter de poids, plus il sera efficace et utile pour délivrer des milliers de colis.
Un projet crédible
Un tel mode de livraison implique également des ajustements légaux pour autoriser sa mise en service. Le concept aidera à soulever les questions relatives à ce type d’utilisation en vue d’accélérer les étapes du processus d’obtention des autorisations.
Ce mode de transport de fret pourra apporter très rapidement dans les mains du consommateur le produit commandé. Il pourra intéresser Amazon mais également les autres acteurs du marché pour acheminer les colis rapidement sur de grandes distances.
Reste la question du périmètre de déploiement des drones pour connaître la distance utile entre le train et le domicile le plus éloigné livré. Elle restera déterminante pour le succès de l’IRIS, et conduira en priorité à un travail sur les drones, leur autonomie, leur fiabilité, et leur charge utile.
Hormis le fait d’acheminer le produit du dépôt au domicile de l’acheteur, ce concept peut être très pratique pour transporter des centaines de colis entre plusieurs pays de l’Union Européenne par exemple, ou à travers plusieurs États américains.
Il permettra ainsi de relier facilement plusieurs infrastructures d’une même entreprise multinationale (comme les entrepôts Amazon par exemple), ou de plusieurs sociétés, pour un usage « fret professionnel » dans un premier temps. De quoi supprimer de nombreux camions sur les autoroutes et réduire considérablement les émissions nocives grâce à la propulsion électrique mise en avant par le projet.
En attendant, Amazon travaille sur le développement de la livraison par drones à travers le monde, y compris en France, et sur la mise au point de parachutes pour l’atterrissage des colis largués par ces petits appareils à la mode.