Le Japon va rejeter les eaux de Fukushima dans l’océan

En 2019, la société Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a déclaré qu’elle manquerait d’espace pour construire plus de réservoirs de stockage dans environ deux ans. Actuellement, près de 1,25 million de tonnes d’eaux usées sont stockées dans plus de 1.000 réservoirs sur le site de l’usine et de l’eau continue à s’accumuler, de l’ordre de 170 tonnes environ par jour.

Le Japon a avancé une option pour résoudre ce problème : rejeter progressivement les eaux de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan Pacifique. Une solution que les pêcheurs, associations environnements et gouvernements étrangers n’ont effectivement pas accueilli avec des applaudissements mais plutôt avec des critiques acerbes.

Crédits Pixabay

Aux yeux du Japon, un « rejet contrôlé » de ces milliards de litres d’eau hautement radioactive serait effectivement la solution la plus réaliste, mais très peu sont du même avis.

Cette contamination radioactive mettra 17 ans à se dissiper

Chang Mari, la représentante de l’ONG Greenpeace au Japon, déplore effectivement que le Japon ne recoure à l’option la moins chère et la plus rapide en déversant cette eau dans l’océan. « Une fois que cette eau contaminée sera dans l’océan, elle suivra les courants marins et se retrouvera partout » soutient-elle, ajoutant qu’ « il faudra attendre dix-sept ans pour que cette contamination radioactive soit assez diluée pour atteindre un niveau sûr ».

Même si le triste événement de Fukushima remonte à présent à 10 ans, les répercussions se font encore ressentir jusqu’à présent. De l’eau de refroidissement est effectivement pompée en continu pour empêcher les trois noyaux de réacteur endommagés de fondre.

Les Etats-Unis soutiennent la décision du Japon

L’eau de refroidissement va ainsi dans un système de filtration pour éliminer toutes les matières radioactives à l’exception du tritium. Il s’agit d’un isotope de l’hydrogène qui a une affinité chimique avec l’eau. Si les scientifiques affirment qu’à petites doses, le tritium n’est pas nocif pour l’Homme, il devient toutefois cancérigène et mutagène à très fortes doses.

Mais le Japon a préféré mettre les cartes sur table le mardi 13 avril 2021 en disant qu’il opterait pour un rejet contrôlé de ces eaux dans le Pacifique. Les premiers déversements commenceraient dans deux ans et se poursuivront sur plusieurs décennies. Le gouvernement japonais assure néanmoins qu’il prendra « toutes les mesures pour garantir la sécurité de l’eau traitée et lutter contre la désinformation ».

En tout cas, si le Japon est critiqué de toutes parts pour cette décision, il peut compter sur le soutien du Département d’Etat américain et l’Agence internationale de l’énergie atomique qui l’ont félicité pour avoir « fait preuve de transparence » et adopté une approche conforme aux normes de sécurité du nucléaire mondial.

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