Julian Assange ne sera pas libéré

Dix ans plus tard et l’affaire WikiLeaks continue toujours de faire parler d’elle. Il y a quelques jours, Julian Assange, le fondateur du site, avait en effet demandé à être libéré sous caution après que la justice britannique ait finalement pris la décision de ne pas l’extrader aux Etats-Unis.

Sa demande a cependant été rejetée par le tribunal qui a indiqué n’avoir aucune confiance en Julian Assange. Vanessa Baraitser, la juge en charge de l’affaire, estime en effet que l’accusé pourrait tenter de s’enfuir si jamais la justice américaine continuait d’insister pour le récupérer.

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« Je suis convaincu qu’il existe des motifs substantiels de croire que si M. Assange est libéré aujourd’hui, il ne se rendrait pas au tribunal pour faire face à la procédure d’appel », a-t-elle déclaré sans détour dans un échange avec le site Reuters.

Un doute partagé par Clair Dobbin, un des avocats représentant les États-Unis à l’audience : « ce tribunal ne devrait avoir aucun doute sur les ressources, les capacités et les moyens de M. Assange pour organiser un vol vers un autre pays […] Cette cour ne devrait pas non plus se faire d’illusions quant à la volonté des autres États d’offrir la protection de M. Assange. »

WikiLeaks, une affaire qui continue de passionner

L’affaire WikiLeaks remonte à 2010 lorsque le site (fondé en 2006 par Julian Assange) a divulgué plus de 700 000 documents classés top secret sur les actions militaires et diplomatiques du gouvernement américain. Le site avait partagé une vidéo militaire américaine dans laquelle on peut voir des hélicoptères Apache commettre un massacre à Bagdad en 2007, faisant une dizaine de victimes.

Depuis 2010, les USA essaient par tous les moyens de mettre la main sur le hacker, mais sans succès. Pendant des années, il s’était en effet réfugié à l’ambassade équatorienne de Londres, jusqu’en 2019 où le nouveau gouvernement a finalement décidé de le livrer aux autorités britanniques. Depuis, Assange est détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au Royaume-Uni.

Bras de fer entre la justice britannique et américaine

Pour les Etats-Unis, les actions d’Assange en 2010 ont porté un véritable coup dur à la sécurité du pays. Voilà pourquoi le ministère américain de la Justice est bien décidé à tout faire pour que le hacker réponde un jour de ses crimes. Pour rappel, Assange fait face à 18 accusations criminelles, notamment pour complot et violation d’une loi sur l’espionnage.

Ainsi ce lundi 4 janvier, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils allaient continuer d’exiger l’extradition d’Assange. Jusqu’à présent, leur demande avait été rejetée par la justice britannique qui estime qu’une extradition nuirait à la santé mentale du détenu… qui pourrait alors se suicider.

Comme l’explique la juge Vanessa Baraitser, « l’impression générale est celle d’un homme déprimé et parfois désespéré, qui a vraiment peur de son avenir. […] Pour toutes ces raisons, j’estime que le risque de suicide de M. Assange, si une ordonnance d’extradition devait être rendue, est important. »

De son côté, Stella Morris, la fiancée de Julian Assange, ne désespère pas d’arriver un jour à plaider la cause de son compagnon auprès du gouvernement américain. « Julian ne devrait pas être dans la prison de Belmarsh en premier lieu », s’est-elle désolée. « J’exhorte le ministère de la Justice à abandonner les accusations et le président des États-Unis à pardonner Julian. »

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