Né à Brünn, en Autriche-Hongrie (aujourd’hui Brno, République tchèque) en 1906, Kurt Gödel était issu d’une famille germanophone. Sa grande curiosité lui a valu le surnom de « Der Herr Warum » (« Monsieur Pourquoi ») quand il était enfant. En grandissant, il a développé une passion pour les mathématiques, la philosophie et l’histoire. Il a étudié la physique théorique, les mathématiques et la philosophie à l’Université de Vienne.
Gödel obtient son diplôme en 1932. En 1933, il devint Privatdozent et commença à donner des conférences dans le monde entier. Il est à l’origine de nombreux théorèmes mathématiques. Le populaire d’entre est le Théorème de l’incomplétude. Ce vieil ami d’Albert Einstein s’est beaucoup intéressé aux écrits de Goethe sur Isaac Newton et aux œuvres de Kant.
Malheureusement, la vie du brillant mathématicien a connu une fin tragique. Tout au long de sa vie, il était rongé par une série de dépression et de pensées paranoïaques.
Un génie des mathématiques
Gödel a présenté les théorèmes de l’incomplétude en 1931. « Le premier théorème d’incomplétude indique que dans tout système formel cohérent F dans lequel une certaine quantité d’arithmétique peut être effectuée, il y a des énoncés du langage de F qui ne peuvent être ni prouvés ni réfutés dans F », explique le Stanford Encyclopedia Encyclopedia of Philosophy. « Selon le second théorème d’incomplétude, un tel système formel ne peut pas prouver que le système lui-même est cohérent (à supposer qu’il soit cohérent). »
Les résultats de ses travaux étaient si complexes que la plupart de ses contemporains les jugeaient incompréhensibles.
Par ailleurs, Gödel a démontré d’autres théorèmes comme la complétude du calcul des prédicats du premier ordre, la cohérence relative de l’hypothèse du continu, etc. Il est également à l’origine de la théorie des fonctions récursives.
Un organe de l’intuition
Indépendamment du fait qu’il était entouré de scientistes et de positivistes, Kurt Gödel était théiste. Il s’est intéressé à la question de l’existence des anges et du diable, dans « un univers mathématique » (par opposition à « l’univers perceptible »). Il pensait que l’intuition est à l’origine des thèses mathématiques qui ne peuvent pas être prouvées ou infirmées mathématiquement. Il a suggéré l’existence d’un « organe de l’intuition » dans le cerveau humain qui aurait accès à cet univers idéel. Il gardait néanmoins une certaine réserve en ce qui concerne ses croyances. « Je ne rends publiques que les parties de ma philosophie qui se prêtent le moins à la controverse », avait-il souligné.
À l’âge de six ans, Gödel a souffert d’un épisode de fièvre rhumatismale. Par la suite, il aurait été atteint d’hypocondrie. En effet, il aurait toujours été persuadé de n’être jamais remis de cette maladie.
Durant les derniers jours de sa vie, il devenait de plus en plus paranoïaque. Il croyait en effet en l’existence d’un complot qui visait à l’empoisonner. Du coup, il ne mangeait plus et tombait progressivement dans la cachexie. Le jour de sa mort, le 14 janvier 1978, il pesait environ trente kilos.