La bibliothèque Archive.org accusé d’héberger du contenu terroriste

Archive.org est une organisation basée à San Francisco, qui comme son nom l’indique, s’occupe de l’archivage de milliards de contenus sur le web. Cette gigantesque bibliothèque numérique indexe ainsi et enregistre des contenus numériques tels que les pages web, des contenus audio et vidéo, des livres numérisés et même des logiciels.

Archive.org a dernièrement fait face à des demandes de suppression émanant de la branche française de l’IRU (Internet Referral Unit), l’organisme européen dédié à la lutte contre la cybercriminalité.

La bibliothèque Archive.org accusé d'héberger du contenu terroriste
Crédits Pixabay

Les notifications envoyées par ce dernier sont parvenues par mail à Archive.org, l’accusant d’héberger des adresses, environ 550, pointant vers des contenus liés à la propagande terroriste, et le sommant de les retirer.

Le haro sur la propagande terroriste

Pour ainsi dire, Archive.org est la plus grande bibliothèque numérique du monde et elle collabore avec de nombreuses bibliothèques de par le monde, tout en offrant à ses utilisateurs l’accès gratuit aux contenus archivés et publiés qui se présentent sous la forme d’URL.

Les URL mises en cause dans les mails envoyés par l’IRU française sont principalement des contenus qu’Archive.org a conservés et publiés, notamment les principales entrées des collections de livres numériques d’Archive.org.

Et certaines des pages mises en cause sont parmi les plus visités sur le portail d’Archive.org et en passant, « des documents qui ont une grande valeur académique et scientifique.»

Selon l’organisation, les quelque 550 liens dont il est question sont ainsi faussement considérés comme de la “propagande terroriste” par le gendarme français du web.

Un souci dans les critères d’évaluation des contenus ?

La récente loi européenne sur le droit d’auteur inclut, outre la répression des contenus contrefaits ou violant les droits d’auteur, également des articles visant à lutter contre les contenus illicites tels que la pédopornographie, et ceux incitant à la haine et à la violence tels que les propagandes terroristes.

Sous peine de se voir infliger une amende s’élevant à plusieurs millions d’euros et à un blocage du site contrevenant, les acteurs du web sont ainsi légalement tenus responsables des contenus qu’ils conservent ou publient au regard de cette directive européenne.

Et il semblerait que ce soit dans ce cadre que l’IRU française ait envoyé les notifications à Archive.org, dans le but d’enlever tout contenu considéré comme portant atteinte à cette directive.

Cette déconvenue a toutefois le mérite de remettre en cause le processus d’identification des contenus susceptibles d’avoir un lien avec le terrorisme, ne serait-ce que pour la forme et de ne pas avoir à commettre des bêtises.

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