La cartographie du cerveau humain disponible grâce à l’IRM

Des images de toutes les étapes de développement du cerveau sont désormais disponibles. 123 984 examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) effectués sur 101 457 individus ont permis d’élaborer une base de données bien fournie. Ces images pourraient aider dans les recherches concernant le développement de médicaments pour traiter des maladies du cerveau.

Plus d’une centaine d’études ont été effectuées avant d’aboutir aux nouvelles cartes du cerveau, qui peuvent être consultées en ligne. Ces nouvelles cartes sont dans un format standard. Ainsi, elles peuvent être comparées dans le temps. On peut observer l’évolution des mesures de la matière blanche et grise, ainsi que le volume de certaines régions du cerveau au fur et à mesure du vieillissement.

Mais à quoi serviront ces cartes du cerveau ?

Une grande quantité de données d’imagerie ont déjà été rassemblées, et elles ne feront qu’augmenter. Ces données permettront aux chercheurs d’évaluer le développement du cerveau par rapport à des mesures standardisées.

« Il n’existe pas de courbes de croissance normalisées pour le développement du cerveau, comme c’est le cas pour d’autres paramètres de croissance tels que la taille et le poids, alors que nous savons que le cerveau subit de nombreux changements au cours de la vie humaine. »

Aaron Alexander-Bloch, neuroscientifique de l’université de Pennsylvanie

Image d'IRM

Les cartes du cerveau ont permis de montrer une expansion rapide au début de la vie et un lent déclin avec l’âge. Elles ont également révélé des étapes importantes jamais remarquées, ou qui n’étaient jusque-là que des hypothèses.

Par exemple, la matière grise (cellules de traitement) se développe rapidement jusqu’à l’âge de six ans, puis commence à ralentir. La croissance de la matière blanche (tissu de soutien) atteint son maximum juste avant l’âge de 29 ans et commence à diminuer en volume au milieu de la trentaine. Enfin, le volume de la matière grise dans le subcortex atteint son maximum à l’adolescence. Ce sont des données sur lesquelles les chercheurs pourront se baser pour de futures analyses.

Un outil aux multiples utilités

Les graphiques peuvent servir pour diagnostiquer et surveiller des troubles cérébraux comme la maladie d’Alzheimer, pendant laquelle le cerveau subit des changements anormaux. Dans ce cas-ci, les cartes du cerveau fourniront de base afin de permettre la comparaison avec un cerveau sain. De plus, grâce à la normalisation de l’outil, la comparaison pourrait se faire qu’importe l’endroit où le scanner cérébral a été fait.

Selon les chercheurs, la base de données nécessiterait d’autres améliorations avant de pouvoir être utilisée dans un cadre clinique. Cependant, elle donne aux chercheurs des informations utiles, et de nouvelles informations peuvent y être ajoutées facilement.

La prochaine étape consiste à élargir la base de données, en y introduisant des données d’IRM cérébrale pour les groupes socio-économiques et ethniques sous-représentés dans les études. Avec cela, l’utilité des cartes ne peut qu’augmenter.

« Les graphiques commencent déjà à fournir des indications intéressantes sur le développement du cerveau, et notre ambition est qu’à l’avenir, au fur et à mesure que nous intégrons d’autres ensembles de données et que nous affinerons les graphiques, ils pourront éventuellement faire partie de la pratique clinique courante. »

Richard Bethlehem, neuroscientifique de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni

SOURCE : SCIENCEALERT

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.