La piraterie et la consommation illégales d’animes rongent l’industrie de l’animation japonaise. Selon de nombreux experts, les pertes occasionnées par les sites de piratage d’animes se chiffrent en milliards de yens.

Depuis quelques jours, b9good, l’un des principaux sites de téléchargement illégal d’animes japonais, n’est plus opérationnel. Grâce à une collaboration entre les autorités chinoises et japonaises, il a été fermé et la plupart de ses responsables sont mis sous surveillance. Focus !
Une coopération inédite entre les autorités chinoises et japonaises
Le gouvernement japonais ainsi que les responsables de l’industrie de l’animation japonaise ont intensifié leurs efforts pour lutter contre le piratage d’animes. Cette lutte semble être concluante au vu de ses récents résultats. En effet, les autorités chinoises viennent de fermer définitivement un site internet qui permettait de télécharger illégalement des animes japonais.
Il ne s’agit pas d’une opération anodine puisqu’elle intervient après de nombreuses plaintes émises contre le site web par la Content Overseas Distribution Association (CODA). Cette intervention sur le sol chinois revêt un caractère inédit. C’est en effet la première fois que les autorités chinoises effectuent des poursuites judiciaires sur requête d’une entité japonaise.
La fermeture du site internet incriminé s’est déroulée en plusieurs étapes. Dans un premier temps, un trentenaire vivant dans le sud-ouest de la Chine a été arrêté puis interrogé avant d’être libéré. Ensuite, trois autres personnes soupçonnées d’avoir des liens avec la plateforme ont été mises aux arrêts.
Il convient également de rappeler que la CODA a agi avec le soutien de figures importantes de l’industrie de l’animation japonaise telles que Toho, la Toei Animation et bien d’autres.
Le coup d’arrêt pour une plateforme vieille de 15 ans
Cette suspension ne met évidemment pas un terme à la piraterie. L’industrie de la japanimation aura toujours cette épine dans le pied. En revanche, la fermeture de cette plateforme a un goût de victoire.
b9good n’a rien d’un site anodin. Il s’agissait en effet d’une des plus grosses plateformes de téléchargement illégal. Lancée en 2008, elle a eu 15 ans pour étendre ses tentacules et devenir l’une des adresses préférées des consommateurs d’animes japonais.

D’ailleurs, b9good avait été catalogué en 2018 par l’US Motion Picture Association comme l’un des sites de piratage à bannir. Selon la CODA, le site comptabilise plus de 300 millions de vues. Ceci représente en effet une perte colossale pour l’industrie de l’animation japonaise.
Le site b9good n’est malheureusement qu’une goutte d’eau dans un vaste océan. La problématique de la piraterie, du visionnage et du téléchargement illégal des animes japonais ne date pas d’aujourd’hui. Pour les maisons d’édition et les studios d’animation, cela représente un important manque à gagner. D’ailleurs, ces acteurs n’hésitent pas à affronter le problème en face dès qu’ils en ont l’occasion.
En 2021, la Shueisha, Shogakukan, Kadokawa et Kodansha, 4 éditeurs de mangas japonais, ont déposé une plainte contre une entreprise américaine. Celle-ci était accusée d’héberger des serveurs de sites de piratage d’animes japonais.
Source : NHK