La CIA a travaillé sur un drone nucléaire pendant la Guerre Froide

Les tensions géopolitiques qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ont été une période particulièrement prolifique pour la technologie d’espionnage. Il faut dire que les blocs capitaliste et communiste n’ont pas lésiné sur les moyens pour espionner le camp adverse : les États-Unis, par exemple, ont profité de cette période pour travailler sur des projets aéronautiques complexes.

C’est notamment le cas du « Project Aquiline », un projet de drone d’espionnage très complexe sur lequel les agences de sécurité américaines planchaient activement pendant la Guerre froide.

Un drone dans le ciel
Photo de asoggetti – Unsplash

Des documents récemment déclassifiés et publiés par la CIA font état d’un drone militaire en forme d’oiseaux et propulsé par l’énergie nucléaire, conçu dans le but d’espionner discrètement les territoires communistes. Les documents dévoilent également que les États-Unis avaient prévu de construire une douzaine d’exemplaires de ce fameux drone nucléaire afin de mettre sur pied une flotte entière.

Une technologie vraiment très pointue

Avec le Project Aquiline, la CIA avait décidé de mettre la barre vraiment haute en matière d’innovation technologique d’espionnage dans le but de « développer, atteindre et maintenir une capacité opérationnelle pour effectuer une reconnaissance secrète dans les zones refusées ».

Le projet avait alors été confié à l’entrepreneur de défense aéronautique, McDonnell Douglas, qui était une véritable pointure dans le domaine à l’époque. L’entreprise avait équipé le drone de moteurs parfaitement silencieux, avec une vitesse comprise entre 80 à 150 km/h. L’énergie nucléaire lui permettait de survoler le territoire ennemi non-stop pendant une trentaine de jours.

Mais ce n’est pas tout, car le drone Aquiline pouvait aussi transporter des charges utiles pour prendre des photos et glaner des renseignements. McDonnell Douglas avait prévu qu’il soit non seulement capable de prendre des photos aériennes HD de sites sensibles, mais aussi de capter les signaux électroniques de radios, radars et autres appareils, puis de les analyser ultérieurement.

Enfin, le drone était également capable de transporter et déposer des capteurs d’espionnage à côté des sites et des zones « sensibles » que la CIA souhaitait avoir à l’œil.

Un projet trop complexe pour son temps ?

Sur papier, le Project Aquiline avait vraiment tout de la technologie d’espionnage parfaite ! Dans les documents déclassifiés par la CIA, le fameux drone était en effet décrit comme un « petit véhicule clandestin ressemblant à un oiseau avec une section transversale acoustique, visible et (…) suffisamment petite pour lui permettre de fonctionner dans l’environnement naturel des oiseaux vivants.” L’idée était en effet de faire passer le drone pour un oiseau afin de le rendre le plus indétectable possible.

La CIA a cependant décidé de mettre fin au projet en raison de sa trop grande complexité : en effet, la technologie de propulsion nucléaire semblait encore impossible à réaliser dans les années 60. De plus, le drone-espion était jugé comme beaucoup trop vulnérables : si jamais les appareils étaient repérés par les militaires soviétiques et chinois, leurs chasseurs n’auraient eu aucun mal à les abattre, ce qui représenterait une perte de plusieurs millions de dollars.

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