À en croire une nouvelle étude, la Covid-19 inciterait le système immunitaire de certains patients à détruire leurs tissus. Un constat alarmant alors que l’épidémie frappe à nouveau la France et plusieurs autres de pays.
S’il y a bien une maladie infectieuse que les scientifiques surveillent actuellement de près, c’est la maladie à coronavirus SARS-CoV-2. Depuis maintenant près d’un an, les épidémiologistes du monde entier tentent de comprendre le mécanisme de transmission et de survie du virus, tout en se penchant sur la recherche de traitements. Il faut dire que chez nous, en France, la situation se complique.
En témoignent les chiffres de ces derniers jours, avec plus de 33 000 nouveaux recensés en 24 heures le 27 octobre. La progression de l’épidémie est une question qui pose de vifs débats, mais le fait que certaines personnes tombent si malades tandis que d’autres s’en remettent indemnes en constitue une autre que les chercheurs tentent d’expliquer.
Justement, Matthew Woodruff, épidémiologiste au sein du Lowance Center for Human Immunology (Université Emory), a publié un article selon lequel la Covid-19 serait capable de monter les anticorps d’un patient contre lui-même.
Des anticorps autoréactifs dangereux ?
Woodruff affirme s’être intéressé à la production d’anticorps, des protéines puissantes capables d’éliminer les agents pathogènes comme les virus. Sauf que sur certains patients, au lieu de cibler le virus SARS-CoV-2, leurs auto-anticorps envahissent leurs propres tissus. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que cette découverte a été faite sur des personnes souffrant gravement de l’infection.
Cette découverte a été réalisée par le Lowance Center for Human Immunology qui a analysé les dossiers médicaux de 52 patients infectés par la Covid-19. Plus de la moitié de leur population d’étude ont produit des auto-anticorps. Chez les patients présentant les niveaux les plus élevés de protéine c-réactive dans le sang, plus des deux tiers ont montré que leur système immunitaire produisait des anticorps attaquant leurs propres tissus, peut-on lire dans cet article publié par la revue ScienceAlert.
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Encore beaucoup de questions en suspens
Certes, ces résultats sont assez inquiétants, mais d’après Matthew Woodruff, il existe encore des détails que les données à leur disposition ne révèlent pas. Ceux-ci pourraient changer la donne. Par exemple, bien que les patients atteints d’une maladie grave présentent manifestement des réponses d’auto-anticorps, les données ne montrent pas dans quelle mesure ces auto-anticorps contribuent aux symptômes les plus graves de la maladie à coronavirus.
Les chercheurs ne savent pas d’ailleurs encore combien de temps ces auto-anticorps peuvent être présents dans notre organisme.
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