La croûte terrestre serait apparemment bien plus vieille que prévu

La croûte terrestre devrait avoir au moins 3,7 milliards d’années, selon les conclusions de Desiree Roerdink, géochimiste à l’université de Bergen en Norvège, et de ses collaborateurs, à l’occasion de l’Assemblée générale 2021 de l’European Geosciences Union (EGU).

Pour arriver à cette conclusion, cette équipe de chercheurs a élaboré un nouveau moyen de dater la croûte continentale. Cette méthode consiste à observer un échantillon de « baryte », un minéral capable de capturer les nutriments déversés par la croûte continentale dans l’océan.

Photo d’ Enrique Lopez Garre. Crédits Pixabay

L’étude de la composition de la baryte permet ainsi de dater le début de l’activité des continents. Ce qui a permis par la même occasion de déduire l’âge de la croûte terrestre, qui, selon toute vraisemblance, est plus vieille que ce qu’on a toujours pensé.

La baryte, parfaite pour capturer et conserver les échanges entre continents et océans

Desiree Roerdink et son équipe se sont ainsi penchés sur ce composé qu’on appelle « baryte » : du baryum sortant des fentes des volcans océaniques, qui se mélange ensuite aux sels de l’océan. Selon les chercheurs, la baryte se forme dans les bas-fonds océaniques et lors du processus, il capture les échanges de nutriments entre les continents et les océans. Toujours d’après Roerdink, la composition de la baryte restera la même malgré ses quelque trois milliards d’années et plus d’existence.

Pour information, d’habitude, pour calculer l’âge des continents, et donc de la croûte terrestre, les scientifiques observent la décomposition de matériels chimiques emprisonnés dans la roche (surtout dans les minéraux carbonés). Il est cependant difficile de trouver tels éléments en assez bon état pour être étudiés. La baryte permet par contre d’obtenir un échantillon dans un état impeccable et inchangé, depuis sa formation jusqu’à nos jours.

Les continents sont plus vieux d’un demi-milliard d’années

D’après les chercheurs, le taux de concentration de deux types d’isotopes de strontium (élément distinctif des épanchements d’origine continentale) a été mesuré dans la baryte. Ainsi, à partir de six échantillons de concrétions de baryte prélevés, ils ont trouvé un âge variant entre 3,2 à 3,5 milliards d’années.

Ils ont également calculé la date à laquelle les épanchements de nutriments (et donc de strontium) ont commencé à se produire, toujours sur la base des échantillons de baryte. Ce qui a permis de conclure que la croûte continentale a existé et a commencé son érosion il y a 3,7 milliards d’années au moins. Soit un demi-milliard d’années de plus que ce que l’on pensait.

Plusieurs domaines de connaissance sont de ce fait remises en question par cette rectification. En premier lieu, il y a l’évolution de la vie océanique, qui dépend directement de ces déversements de nutriments d’origine continentale. Il y a également le processus de formation des continents, qui a donc débuté plus tôt que prévu.

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