Twitter a récemment décidé de supprimer les publicités politiques sur sa plateforme en vue des élections présidentielles américaines de 2020. Si cette décision a été saluée par certains, elle a été critiquée par d’autres et risquerait même de nuire à quelques candidats peu connus. Néanmoins, celui qui aurait dû être considérablement impacté par cette mise en retrait de Twitter est certainement l’actuel président des États-Unis, Donald Trump, qui est le candidat ayant le plus investi dans sa campagne de réélection via les réseaux sociaux, dont Twitter.
Les personnes responsables de la campagne de réélection de Donald Trump ont effectivement investi non moins de 6.000 dollars dans la promotion d’un compte intitulé @TeamTrump officiel, sur Twitter.

Un responsable de la campagne a déclaré de Trump a déclaré dans une conférence téléphonique au lendemain de l’annonce de la décision de Twitter que cela éliminait une opportunité, mais que cela n’aura pas d’impact sur la campagne.
Après tout, les données de Facebook montrent que les responsables de la campagne de Trump ont dépensé plus de 21,3 millions de dollars en annonces sur Facebook.
La décision de Twitter risque de dégoûter plus d’un candidat
Du côté des 18 candidats démocrates, Reuters rapporte que ces derniers et leurs partisans ont dépensé plus de 5,4 millions de dollars afin de promouvoir des tweets depuis mai 2018. Ils ont également investi environ 52,2 millions de dollars pour diffuser des annonces sur leurs pages Facebook.
Le directeur financier de Twitter, Ned Segal, a également déclaré le mercredi 30 octobre 2019 que par comparaison, le budget total consacré aux annonces politiques pour les élections de mi-mandat aux États-Unis en 2018 sur Twitter avait été inférieur à 3 millions de dollars.
Néanmoins, si ni la campagne de Trump ni les finances de Twitter ne semblent souffrir de cette décision, un conseiller principal sur la campagne du maire Pete Buttgieg, candidat du Parti démocrate déplore que cette décision risque de nuire aux candidats politiques moins populaires et qui veulent se faire connaître sur les réseaux sociaux. Il déclare sur Twitter qu’ :
Au lieu de contrôler le forum, ils (Twitter) ont choisi la solution la plus simple et ont banni tout le monde, ce qui ferait mal aux concurrents qui tentent de s’impliquer dans le processus.
La concurrence s’intensifie sur Facebook
Si Twitter bannit désormais les publicités politiques, Facebook, au contraire, leur laisse libre court, ce qui a le don de susciter bon nombre de craintes et de critiques. Le révérend Al Sharpton, un défenseur des droits civils, a déclaré dans un communiqué paru le jeudi 31 octobre 2019 :
Je suis profondément préoccupé par le fait que cette politique est un véhicule de désinformation qui pourrait aider à la répression des électeurs et aux efforts de désinformation des électeurs. Il faudrait y mettre fin immédiatement.
Il a également annoncé que des dirigeants des droits civiques et lui-même vont rencontrer Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, la semaine prochaine pour s’entretenir à propos de la politique du réseau social de ne pas vérifier les publicités politiques.
Toutefois, le mercredi 30 octobre dernier, Zuckerberg a souligné dans une conférence téléphonique que Facebook n’étouffera pas le discours politique, quitte à passer une année difficile à cause des controverses potentielles concernant le contenu politique. De plus, il a également fait savoir que la position de la société ne relevait pas de questions financières puisque les annonces politiques ne représenteraient que moins de 0,5% des revenus de Facebook pour 2020.