La découverte de nouvelles molécules inhibitrices améliorerait la précision de CRISPR pour l’édition génétique

La technique d’édition génétique CRISPR fait beaucoup parler d’elle, et ce, en raison notamment de l’espoir et des perspectives qu’elle apporte dans le cadre du traitement de nombreuses affections humaines.

Une équipe de chercheurs a publié les résultats de leur recherche sur de nouveaux inhibiteurs à petites molécules de la protéine Cas9 du Steptococcus pyogenes (SpCas9) dans la revue Cell le 2 mai dernier. Ces nouveaux composés pourraient permettre aux scientifiques de mieux contrôler, et ce également de manière beaucoup plus précise, l’édition du génome basé sur CRISPR-Cas9.

Crédits Pixabay

Ils sont en effet beaucoup plus petits que les précédentes protéines anti-CRISPR découvertes et pénètrent ainsi plus facilement dans les cellules. En outre, ils permettent un contrôle réversible pour l’édition du génome en entier, l’édition de bases spécifiques ou encore l’édition épigénétique dans les cellules des mammifères, en fonction de la dose de SpCas9 utilisée.

Un contrôle plus précis de la dose et de l’action de CRISPR

En raison de leur petite taille, ces nouveaux inhibiteurs à petites molécules peuvent être absorbés plus facilement par les cellules par diffusion passive, contrairement aux autres protéines anti-CRISPR-Cas9 qui sont plus grosses.

De plus, ces dernières peuvent être attaquées par des enzymes protéolytiques, occasionnant ainsi des risques de réactions immunitaires de la part de l’organisme récepteur, une situation que l’on ne rencontre pas dans le cas de SpCas9. Leurs actions sont également irréversibles, ce qui est assez délicat quand elles sont utilisées.

Un autre avantage de ces composés est la possibilité d’en produire à grande échelle dans une durée plus courte, et ce, à un moindre coût. Les inhibiteurs produits étant stables et peu sujets à des variabilités sur les différents lots synthétisés.

Des applications à foison pour ces nouveaux inhibiteurs à petites molécules

Amit Choudhary, l’auteur de la publication, et son équipe ont ainsi procédé à des tests et des mesures qui leur ont permis d’identifier deux composés principaux capables de perturber en fonction de la dose la capacité de SpCas9 à se lier à l’ADN et à bloquer le clivage de l’ADN dans les cellules de mammifères, les fameux inhibiteurs.

Selon le chercheur, “ces résultats jettent les bases d’un contrôle chimique précis sur les activités CRISPR-Cas9, permettant ainsi l’utilisation sans danger de telles technologies. Les inhibiteurs de petites molécules ciblant les nucléases associées à CRISPR pourraient être largement utilisés dans la recherche fondamentale, biomédicale et de défense, ainsi que dans les applications biotechnologiques.”

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