La Grande Bretagne réalise sa première saisie de NFT

Le fisc britannique (HMRC) a annoncé, le 14 février passé, avoir confisqué trois œuvres d’art numériques sous forme de jetons non fongibles ou NFT. Une saisie opérée dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale. Trois suspects ont également été arrêtés.

Création d’un NFT et mise en ligne. Crédit : 123rf.com

Fraude à la TVA

C’est en effet une affaire d’une escroquerie présumée à la TVA qui a conduit le fisc et les douanes de « sa Majesté » sur la piste des prétendus fraudeurs. Selon le HMCR, pour éviter de payer ce qu’ils doivent au contribuable britannique. Les suspects auraient eu recours à des fausses identités et adresses, des téléphones prépayés et des fausses factures entre autres, ainsi que 250 sociétés fictives.

La stratégie suivante a été d’investir dans les NFT, pour tenter de blanchir l’argent volé, soit 1,6 million $. Les autorités fiscales révèlent également avoir saisi des cryptoactifs d’une valeur d’environ 5000 livres sterling (environ 6800 $).

Selon Nick Sharp, l’un des responsables de la lutte contre la criminalité économique au sein du HMRC, c’est un « avertissement à quiconque a l’intention d’utiliser des cryptoactifs pour cacher de l’argent au HMCR ». Il ajoute : « Nous nous adaptons en permanence aux nouvelles technologies pour garantir que nous ne nous laissons pas distancer par les moyens auxquels recourent les criminels et les fraudeurs pour tenter de dissimuler leurs actifs ».

« Les agences d’application de la loi sont en mesure de suivre et de retracer les transactions des criminels, et de saisir les NFT et les cryptoactifs utilisés dans des activités illicites, privant les criminels de leurs profits », a renchéri David Carlisle, Responsable des politiques et affaires réglementaires de la société Elliptic, selon les propos rapportés par snrtnews.

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Les NFT, le nouveau terrain de jeux des cybercriminels ?

Véritables œuvres d’art ou objets de collection, les NFT définis comme des fichiers numériques associés à la blockchain, et auxquels des certificats uniques d’authenticité sont rattachés, sont en plein essor. Qu’il s’agisse de photos, de vidéos ou autre, le NFT associé n’est pas interchangeable.

Ce marché a excédé les 40 milliards $ en 2021. Cependant, son succès s’accompagne de risques de fraudes.

Début février, Chainalysis indiquait dans un rapport que les transactions illégales liées aux NFT se multipliaient. Au quatrième trimestre 2021, elles se sont établies à 1,4 million $.

Plus tôt ce mois, le trésor américain a sorti un rapport mettant en garde contre le boom du marché de l’art virtuel. Ces jetons non fongibles pourraient devenir selon lui, une source de blanchiments de capitaux. Ceci, en raison du fait que leur vente se déroule sous le registre peer-2-peer, et donc ne nécessite aucun contrôle ni le besoin d’afficher l’identité réelle des différents acteurs.

Par ailleurs, les NFT réquisitionnés en Grande-Bretagne n’ont pas encore été évalués. Aussi, l’intervention du fisc britannique, il faut le souligner, a eu lieu une semaine après que le FBI ait saisi 3,6 milliards $ en bitcoins, lors de l’arrestation d’un couple de présumés fraudeurs.

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