La justice américaine désavoue LinkedIn en ce qui concerne le web scraping

S’il y a une expression que n’aiment pas entendre les plateformes sociales, il s’agit certainement du web scraping, qu’elles jugent illégal. Ce n’est certainement pas Facebook et LinkedIn qui diront le contraire. Toutefois, la justice américaine ne partage pas le même point de vue avec elles pour ce qui est de cette pratique de collecte en masse des données mises à disposition du grand public. À cet effet, elle vient de délibérer une deuxième fois en défaveur de LinkedIn qui l’avait saisi à propos des activités de hiQ Labs.

Écran de connexion LinkedIn. Crédit : 123rf

Les juges américains ont estimé que le web scraping ne viole pas la Computer Fraud and Abuse Act (CFAA). Cette dernière, il faut le rappeler, est une loi qui détermine toute activité pouvant être jugée comme relevant de la piraterie conformément aux dispositions américaines.

LinkedIn débouté une deuxième fois de suite

La genèse de l’affaire opposant LinkedIn à hiQ Labs remonte à l’année 2019. Elle concerne un algorithme développé par la compagnie spécialisée dans la Data Science. Ledit algorithme permettait une gestion intelligente des talents basée sur l’analyse des personnes et l’apprentissage automatique de la science des données.

Pour ce faire, le produit développé par hiQ Labs collecte en masse les profils des utilisateurs de LinkedIn. Une situation qui n’a pas été du tout du goût de réseau social destiné aux professionnels. En effet, LinkedIn a décrit la pratique comme étant une violation de la CFAA. Ce qui l’a donc amené à porter l’affaire devant les tribunaux aux États-Unis.

En 2019, les juges avaient tranché en faveur de hiQ Labs en estimant que le web scraping ne pouvait pas être considéré comme étant illégal suivant les dispositions de la CFAA. Non satisfait de cette décision, LinkedIn a donc fait appel. Malheureusement, le réseau social n’a pas non plus eu gain de cause pour son deuxième essai.

Pire, cette nouvelle décision a été prise par le neuvième circuit d’appel des États-Unis. Il faut le rappeler que le neuvième circuit, avec ses 28 juges, est la plus importante cour d’appel fédérale des USA.

LinkedIn n’est cependant pas prêt à céder

Le plus grand réseau social professionnel du monde après avoir pris acte de la décision de la cour a indiqué qu’il ne comptait pas s’en arrêter là. Par l’intermédiaire d’un communiqué publié par son porte-parole, Greg Snapper, LinkedIn a indiqué ceci :

« Nous sommes déçus par la décision du tribunal. Il s’agit d’une décision préliminaire et l’affaire est loin d’être terminée… Nous continuerons à nous battre pour protéger la capacité de nos membres à contrôler les informations qu’ils rendent disponibles sur LinkedIn. Lorsque vos données sont prises sans permission et utilisées d’une manière que vous n’avez pas approuvée, ce n’est pas acceptable. Sur LinkedIn, nos membres nous font confiance pour leurs informations, c’est pourquoi nous interdisons le scraping non autorisé sur notre plateforme ».

En attendant les prochaines actions de LinkedIn, cette décision aura certainement d’énormes répercussions sur la vie des internautes. Elle devrait faciliter le travail des archivistes, des universitaires, des chercheurs et des journalistes qui ne risquent pas de tomber sous le coup de la loi américaine dans leurs travaux.

Toutefois, d’un autre côté il faudra veiller à ce que le web scraping ne soit pas utilisé pour de mauvaises choses. Il s’agit notamment des entreprises spécialisées dans la reconnaissance faciale qui n’hésitent pas à collecter les photos des profils des utilisateurs des réseaux sociaux.

Source : TechCrunch

 

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