Selon les médias indiens, les autorités indiennes soupçonnent le fabricant chinois Vivo d’activités illégales en lien avec le blanchissement de capitaux. Ce qui a conduit l’Enforcement Directorate, qui est l’agence indienne de lutte contre le blanchissement d’argent, à perquisitionner dans plusieurs bureaux du fabricant chinois à travers le pays.
Au total, 40 bureaux de Vivo situés dans les états indiens de l’Uttar Pradesh, du Bihar, du Madhya Pradesh et du Maharashtra ont reçu la visite de l’agence indienne. Il faut dire que cette perquisition intervient à un moment où les relations entre la Chine et l’Inde sont loin d’être au beau fixe.
L’Inde est-elle en croisade contre les entreprises technologiques étrangères ?
La question mérite d’être posée. En avril dernier, l’Enforcement Directorate a saisi près de 725 millions de dollars auprès de Xiaomi India. L’agence indienne avait indiqué qu’il s’agissait d’une mesure de rétorsion en réponse au fait que la société ait remis illégalement de l’argent au nom des redevances sur « instructions des entités de son groupe mère installé en Chine ».
Une accusation contre laquelle s’est défendu Xiaomi qui en retour a indiqué que, durant l’enquête menée par l’agence indienne, le dirigeant de Xiaomi India avait été menacé de violence physique. La société a même décidé de saisir la Haute Cour du Karnataka pour contester la décision de l’Enforcement Directorate.
Et Xiaomi n’est pas la seule entreprise étrangère à saisir la justice pour protester contre les décisions des autorités indiennes. Récemment, c’est Twitter India qui a déposé un recours en justice contre les autorités indiennes. Une action consécutive à une perquisition menée par la police de New Delhi dans les locaux de la branche indienne de la plateforme sociale américaine.
Vivo est donc la dernière entreprise technologique étrangère qui se retrouve dans le collimateur des autorités indiennes. Approché par TechCrunch, un porte-parole de Vivo a indiqué que son entreprise souhaite collaborer pleinement avec les autorités indiennes. À cet effet, il a déclaré ceci :
« Vivo India coopère avec les autorités pour leur fournir toutes les informations requises. En tant qu’entreprise responsable, nous nous engageons à nous conformer pleinement aux lois en vigueur en Inde ».
Les tensions entre la Chine et l’Inde comme causes principales
L’Enforcement Directorate estime que ses enquêtes sont la conséquence directe d’une exhortation qui a été faite par l’India Cellular and Electronics Association. Ce dernier est un groupe de pression représentant des géants technologiques comme les GAFA qui a sollicité l’Enforcement Directorate pour enquêter sur le fonctionnement des paiements de redevances dans le secteur de la technologie.
Toutefois, il est très difficile de ne pas voir les tensions grandissantes entre la Chine et l’Inde comme cause probable de l’initiative menée par l’Enforcement Directorate. D’autant plus que depuis l’année 2020, les officiels Indiens ont interdit plus de 200 applications chinoises parmi lesquelles figurent TikTok et PUBG Mobile. Une réaction liée directement aux accrochages qui ont eu lieu entre les forces armées des deux pays.
Jusqu’à aujourd’hui, les mesures d’interdiction des produits chinois pour cause de sécurité nationale en Inde avaient relativement épargné le secteur de vente des smartphones. Le marché indien est toujours dominé par les fabricants chinois. Selon les données publiées par le cabinet d’études Counterpoint, quatre fabricants chinois se retrouvent dans le top 5 des ventes de smartphones en Inde au cours du premier trimestre de cette année. Les marques Vivo et Xiaomi figurent d’ailleurs en très bonne position dans ce classement.
Source : TechCrunch