
La mission de l’atterrisseur InSight de la NASA est définitivement terminée
Le mercredi 21 décembre dernier, la NASA a annoncé une mauvaise nouvelle de Mars. L’atterrisseur InSight est arrivé au bout de sa mission martienne. L’appareil, qui avait comme objectif d’en savoir plus sur la géologie de la Planète Rouge, était alimenté par l’énergie solaire, mais après 4 années, trop de poussière s’est accumulée sur ses panneaux solaires, l’empêchant de collecter assez d’énergie pour fonctionner.
L’équipe responsable de la mission s’attendait depuis quelque mois à la fin d’InSight. Dernièrement, l’engin a raté deux rendez-vous au cours desquels il aurait dû contacter la Terre. Le dernier contact a eu lieu le 15 décembre dernier.
D’après Bruce Banerdt, planétologue au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA et chercheur principal de la mission InSight, ils ont pu accomplir plus que ce qu’ils avaient promis d’accomplir. Pour lui, il s’agissait d’une mission très réussie.

InSight a été lancé en mai 2018 et a atterri sur le sol martien 6 mois plus tard. L’appareil a été conçu pour étudier en détail l’intérieur de Mars, notamment les différentes couches à partir de la surface jusqu’au noyau en fusion. La mission devait également faire un suivi de l’activité géologique de la planète en mesurant les séismes. Les résultats ont été satisfaisants, mais des problèmes sont aussi survenus.
Le problème de « la taupe »
Parmi les plus gros défis auxquels InSight a dû faire face, il y a eu l’utilisation de l’instrument surnommé « the mole » ou « la taupe ». Il s’agit de l’instrument Heat Flow and Physical Properties Package. Ce dernier a été conçu pour s’enfoncer automatiquement jusqu’à une profondeur de 5 m et mesurer la quantité de chaleur provenant du noyau de Mars. Malheureusement, malgré tous les efforts des ingénieurs, la taupe n’a pas pu s’adapter au sol du site d’atterrissage et est restée coincée près de la surface.
Selon Sue Smrekar, planétologue au JPL, la difficulté rencontrée suggère que le sol en-dessous d’InSight est différent de celui des autres zones déjà explorées par les rovers de la NASA.
Les découvertes effectuées par InSight
Malgré la mission ratée de la taupe, l’atterrisseur InSight a quand même connu quelques succès retentissants. La région de Mars dénommée Cerberus Fossae a par exemple été particulièrement généreuse avec l’appareil. Cette région, qui est remplie de failles, a produit bien plus de séismes que ce que l’atterrisseur a détecté dans d’autres zones.
Insight a aussi permis aux scientifiques d’avoir une meilleure vue de l’intérieur de Mars qu’aucune autre mission. Les données recueillies par l’appareil indiquent par exemple que la croûte de Mars, ou du moins celle au niveau du site d’atterrissage près de l’équateur, est constituée de deux couches différentes. Il y a la couche supérieure qui a une épaisseur d’environ 10 km, et une couche profonde avec une épaisseur de 40 km.
A part cela, InSight a découvert que le noyau de Mars était plus large que ce que les scientifiques croyaient. Cette découverte signifie aussi que le noyau contient de plus grandes quantités d’éléments plus légers, en particulier du soufre avec peut-être une quantité 15 à 20% plus grande.
Ces derniers mois, l’équipe d’InSight a tiré le plus de données possible de l’atterrisseur. Ils espéraient encore trouver un moyen de gérer les activités de l’engin pour que celui-ci puisse avoir du temps pour recharger ses batteries. Mais la poussière sur Mars est sans pitié pour les missions fonctionnant à l’énergie solaire. Elle se dépose sur les panneaux solaires, mais empêche aussi la lumière d’arriver au sol en s’accumulant dans l’atmosphère.
Ainsi après 4 ans de mission martienne, InSight s’est éteint définitivement.
SOURCE: Space.com