La NASA a investi dans 18 projets censés révolutionner les technologies spatiales. En voici la liste

Dans le cadre de l’édition 2019 du programme NIAC (NASA Innovative Advanced Concepts), l’agence spatiale américaine vient de financer dix-huit nouveaux projets. En prenant cette initiative, elle espère pouvoir révolutionner les technologies liées au domaine de l’espace.

Les études ont pour objectif d’analyser la faisabilité de nouveaux concepts qui pourraient transformer l’exploration humaine et robotique d’autres mondes.

Sauver Terre

En fonction de leur potentiel d’innovation et leur viabilité technique, les projets ont été classés en deux phases. Chacun des douze programmes appartenant à la Phase I a obtenu un financement évalué à environ 125 000 dollars pour un délai de neuf mois. Les six autres, de la Phase II, ont été subventionnés d’une somme allant jusqu’à 500 000 dollars pour deux ans de recherches.

La phase I comprend un large éventail de concepts innovants qui nécessitent des analyses plus poussées. La phase II rassemble une gamme de concepts de pointe nécessitant d’être affinés et concrétisés.

Un éventail de concepts innovants

Javid Bayandor, de l’Université d’État de New York, à Buffalo, est l’un des gagnants. Le concept qu’il a proposé est un rayon gonflable bio-inspiré appelé BREEZE (Bio-inspired Ray for Extreme Environments and Zonal Exploration). Le dispositif flottant devrait aider dans l’exploration et l’étude d’environnements extrêmes, comme l’atmosphère de Vénus.

Erik Brandon, du JPL (Jet Propulsion Labratory) de la NASA, Pasadena, Californie, concevra un dispositif de transfert de puissance (également appelé transfert d’énergie) sans fil destiné à une mission de longue durée sur Vénus. Il s’agit d’un moyen de transmettre de l’énergie électrique à travers divers supports, comme le vide, l’air, l’eau, via l’énergie électromagnétique.

Ana Diaz Artiles, de la station expérimentale d’ingénierie A & M du Texas, a proposé le projet SmartSuit. Il s’agit d’une combinaison spatiale intelligente qui devrait servir lors des missions extravéhiculaires dans des environnements extrêmes. Permettant une plus grande mobilité, le dispositif se répare automatiquement en cas de déchirure et peut collecter des données.

Tom Ditto, de 3DeWitt LLC, Ancramdale, New York, va définir la conception d’un nouveau télescope baptisé DUET (Dual Use Exoplanet Telescope). L’instrument devrait constituer un atout révolutionnaire dans la recherche d’exoplanètes.

Yu Gu, de l’Université de Virginie occidentale, Morgantown, s’occupera d’un concept appelé MP4AE (Micro-Probes Propelled and Powered by Planetary Atmospheric Electricity). Ce sont des microsondes flottantes utilisant le système de soulèvement électrostatique pour étudier les atmosphères planétaires. Ils devraient mimer les capacités de ballonnement des araignées.

Troy Howe, d’Industries Howe LLC, en Arizona, se chargera de l’étude de faisabilité d’un concept baptisé SPEAR (Swarm-Probe Enabled ATEG Reactor). Il s’agit d’une sonde à propulsion nucléaire ultralégère destinée à l’exploration de l’espace lointain.

L’étude du RIPS (Ripcord Innovative Power System) sera assurée par Noam Izenberg, de l’Université Johns Hopkins, Laurel, Maryland. Il s’agit d’un système d’alimentation qui devrait aider les sondes à descendre dans une atmosphère de planètes comme Saturne.

Geoffrey Landis, du Centre de recherche Glenn de la NASA, étudiera la faisabilité d’un vol interstellaire en utilisant une sorte de voile fonctionnant au laser.

Joel Serce, de TransAstra Corporation, en Californie, sera responsable du LPMO (Lunar-polar Propellant Mining Outpost). Il s’agit d’un nouveau concept d’avant-poste d’extraction des pôles de glace lunaire. Ce système devrait rendre l’exploration et l’industrialisation de la Lune plus faciles et moins coûteuses.

John Slough, du MSNW LLC, à Washington, étudiera la conception d’un système baptisé CHARON (Crosscutting High Apogee Refueling Orbital Navigator). Celui-ci devrait permettre de réduire les débris dans l’espace.

George Sowers, de l’École des mines du Colorado, Golden, va chercher un moyen d’effectuer une extraction thermique de glaces sur des corps de systèmes solaires froids. Le procédé devrait permettre, entre autres, de réduire les coûts des explorations spatiales en utilisant des ressources précieuses, comme l’eau industrielle, à proximité.

Robert Staehle, du JPL, concevra des petits satellites peu coûteux pour explorer l’extérieur de la Voie lactée.

Une gamme de concepts de pointe

L’un des projets de la Phase II a été baptisé THE MOST (The High Étendue Multiple Object Spectrographic Telescope). L’objectif de ce programme, mené par Tom Ditto, de 3DeWitt LLC, à New York, est de fabriquer un nouveau concept de télescope optique flexible. Le dispositif pourra être déployé en rouleau cylindrique et sera installé à la livraison, après impression en 3D.

R-MXAS (Rotary-Motion-Extended Array Synthesis), un projet d’architecture aérospatiale révolutionnaire, sera assuré par John Kendra, de Leidos, en Virginie.

Chris Limbach, de la station expérimentale d’ingénierie A & M au Texas, mènera un projet qui vise à mettre en œuvre une nouvelle technologie de « propulsion par faisceau autoguidé ». Celle-ci devrait permettre des missions interstellaires révolutionnaires.

Nickolas Solomey, de l’Université d’État de Wichita, au Kansas, sera à la tête d’un projet d’étude à petite échelle sur les détecteurs de neutrinos.

Il y a ensuite le Diffractive LightSails, dont l’objectif est de faire avancer la technologie des films diffractifs passifs et électro-optiques. Le programme a été confié à Grover Swartzlander, Institut de technologie de Rochester, à New York.

Le dernier projet de la liste a été baptisé Solar Surfing. L’idée est d’étudier les meilleurs matériaux de protection pour permettre des missions héliophysiques plus proches du soleil.

Pour la première fois, pour cette édition, un projet sera sélectionné en Phase III. L’inventeur aura droit à une subvention de deux millions de dollars et une période de deux ans pour le concrétiser.

« Notre programme NIAC nourrit des idées visionnaires qui pourraient transformer les futures missions de la NASA en investissant dans des technologies révolutionnaires », a déclaré Jim Reuter, administrateur adjoint par intérim de la Direction de la mission de technologie spatiale de la NASA. « Nous comptons sur les innovateurs américains pour nous aider à repousser les limites de l’exploration spatiale avec les nouvelles technologies. »

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