La présence d’un additif du sucre favorise l’apparition d’une super-bactérie très virulente

Les progrès de la chimie analytique ont permis aux scientifiques de révéler certaines substances nuisibles à la santé humaine. Récemment encore, des chercheurs ont découvert qu’un additif du sucre présent dans certains aliments a pu contribuer à la prolifération d’une super-bactérie extrêmement nocive aux États-Unis. Grâce à l’étude menée en 2018, le doigt accusateur est pointé vers le tréhalose, présent dans les chewing-gums et barres nutritives.

Une super-bactérie très virulente
Crédit : Digital Indian

Si ces conclusions sont corroborées, elles constitueront une forte alerte sur la possibilité que certains additifs, à priori sans danger, soient la cause de problèmes sanitaires. Et ce, dès qu’ils ont été insérés dans nos aliments. En l’occurrence, la présence de tréhalose a été associée à la multiplication de deux variétés du bacille Clostridium difficile.

Ces dernières années, ce microbe résistant aux antibiotiques a rapidement gagné du terrain. Il est devenu un véritable défi pour le monde médical et son apparition coïncide avec la découverte du tréhalose.

Le sucre en est la cause

Le tréhalose fut admis en tant qu’additif pour plusieurs aliments en 2000 aux USA. Trois ans après, plusieurs cas d’épidémies impliquant des souches de Clostridium difficile ont été signalés. Bien que d’autres éléments puissent également entrer en ligne de compte, les scientifiques ont estimé que le tréhalose constitue le principal déclencheur.

RT078 et RT027 sont les souches de C. difficile dont il est question. Après analyse du génome de chacune d’elles, les scientifiques ont trouvé des séquences d’ADN. Celles-ci permettent aux lignées d’absorber facilement de faibles doses de tréhalose.

Pour confirmer leurs résultats, ceux-ci ont réalisé une expérience sur des souris exposées à la lignée RT027. À la fin de l’expérience, ils ont constaté que le taux de mortalité est bien supérieur chez les souris soumises à de petites injections de tréhalose. La cause ne résidait pas dans l’augmentation du nombre de bactéries, mais dans le fait que le sucre favorisait la multiplication de toxines.

Des conséquences fâcheuses pour la santé

En 2011, les statistiques des Centers for Disease Control and Prevention aux États-Unis ont montré que le C. difficile a été la cause d’environ 500 000 cas d’infection pendant l’année. Cette bactérie a également entraîné 29 000 décès durant les 30 premiers jours qui ont suivi le diagnostic.

 « Ces souches ont existé chez les humains depuis plusieurs années sans occasionner de flambées épidémiques graves. Au cours de la décennie 1980, elles ne présentaient aucun caractère épidémique ou hypervirulent, mais à partir de 2000, elles sont devenues prédominantes et ont engendré des épidémies graves. »

James Collins, chercheur au Collège de médecine Baylor.

Il a continué en affirmant ceci : « La conclusion importante de notre étude réside dans une prise de conscience des conséquences inattendues que peut entraîner ce sucre autrefois considéré comme sans danger pour la santé humaine. »

SOURCE : SCIENCEALERT

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