La restauration des forêts affecte le cycle de l’eau 

Nous assistons actuellement à une reforestation à grande échelle un peu partout dans le monde. Les scientifiques du monde entier se demandent comment ces reboisements intensifs affectent le cycle de l’eau et la disponibilité des eaux. Anne Hoek van Dijke, chercheuse de l’université de Wageningen, a alors dirigé une équipe afin de déterminer cet impact. Cette équipe pluridisciplinaire a réussi à mettre en évidence les effets hydrologiques de ces grands espaces verts sur la planète.

Un immense réservoir d'eau en Irlande.

La restauration des forêts a d’abord pour but de réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère et de maintenir la biodiversité des écosystèmes. Les scientifiques pensent que ceux-ci vont contribuer à améliorer durablement le climat et peut-être sauver la planète.

Selon eux, l’augmentation de la couverture forestière mondiale modifie l’évaporation et les précipitations annuelles.

Des modèles complexes pour déterminer les modifications de l’évaporation de l’eau

Les chercheurs ont utilisé des modèles complexes pour calculer la quantité de pluie évaporée par an et le volume d’eau circulant dans les cours d’eau du monde entier. Ces modèles tiennent compte de nombreux critères dont un paramètre de végétation qui différencie l’hydrologie en condition forestière et non forestière. En effet, les mesures d’évaporation ou de débit d’eau varient grandement en fonction de la végétation du lieu où ils ont été prélevés.

Ils ont alors essayé de calculer, à partir de ces données, où et dans quelle mesure l’augmentation du nombre d’arbres affecte le niveau d’évaporation d’eau. Il est à noter que les effets du reboisement dépassent largement les frontières du pays où les arbres ont été plantés. C’est le cas notamment de la restauration de la forêt amazonienne qui a affecté les niveaux de précipitations en Europe, voire jusqu’en Asie orientale.

Augmentation de l’évaporation d’eau et diminution de la rétention d’eau suite au reboisement

Les résultats de cette étude ont surpris les chercheurs. Ils ont pu déterminer une augmentation annuelle de 10 litres de l’évaporation pour chaque mètre carré de forêt restaurée. Cet effet est encore plus spectaculaire sous les tropiques avec une augmentation de près de 250 litres pour chaque mètre carré. Il est important de noter que toute cette eau ne retourne pas à la surface de la Terre. Seuls 70 % d’eau présente dans l’atmosphère retournent à la terre, tandis que les 30 % restants sont déversés sur les océans par la pluie.

À l’échelle mondiale, cela signifie que la restauration des arbres entraîne une diminution nette de la disponibilité de l’eau. Même si le processus est un peu plus complexe pour les bassins fluviaux individuels, on peut dire que les débits fluviaux vers ces bassins-là diminuent de 10 %. À noter que des débits des grands fleuves comme le Yangtze ou l’Amazone ne seront pas impactés par cette évaporation accrue, car celles-ci sont compensées par les fortes précipitations dues à la présence des forêts à proximité.

SOURCE : MIRAGENEWS

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