Vektor, un laboratoire d’état russe, a annoncé en début de semaine qu’il allait lancer des recherches portant sur les virus préhistoriques. Une tâche rendue possible grâce aux restes d’animaux récupérés dans le pergélisol russe, un pergélisol qui a beaucoup fondu ces dernières années.
Le pergélisol, aussi désigné par le terme permafrost en anglais, fait allusion à une partie particulière du cryosol, une partie qui est censée rester gelée en permanence pendant au moins deux ans.

Surtout présent dans les hautes latitudes, le pergélisol couvre environ un cinquième de la surface terrestre. Il est surtout présent au Groenland et en Alaska, mais aussi au Canada et en Russie.
Un laboratoire russe va étudier les virus de la préhistoire
En temps normal, le pergélisol se compose de trois couches thermiques : une couche active qui dégèle parfois en été et qui s’étend sur deux ou trois mètres, une couche placée sous le point de congélation et qui s’étend sur dix ou quinze mètres, et une dernière couche qui reste constamment congelée et qui peut atteindre plusieurs centaines de mètres.
Le changement climatique a cependant induit de profonds changements. Désormais, la couche active n’est plus la seule à dégeler et il arrive ainsi parfois que les autres couches se mettent à fondre, révélant du même coup d’anciennes dépouilles.
Des dépouilles qui semblent donc beaucoup intéresser le laboratoire d’état russe Vektor.
Mardi, ce dernier a en effet annoncé qu’il avait initié un tout nouveau projet visant à étudier les virus préhistoriques. Le laboratoire, basé en Sibérie, a en effet l’intention d’analyser les restes d’animaux récupérés dans le pergélisol fondu avant d’identifier de possibles paléovirus et de mener des recherches sur l’évolution des virus.
Un laboratoire qui a une expérience en matière de virus
Menée en partenariat avec l’Université de Yakoutsk, la recherche a d’ailleurs débuté avec l’analyse de tissus obtenus sur la dépouille d’un cheval, une dépouille âgée de 4 500 ans et découverte en Yakoustie en 2009.
Mais les chercheurs ne comptent pas se limiter à cette seule dépouille. Ils ont également obtenu des restes de mammouths, d’élans, de chiens, de rongeurs ou même d’oiseaux et ces dépouilles connaîtront exactement le même sort. A noter que c’est la première fois que ce laboratoire va travailler sur les paléovirus.
Si ces quelques lignes feront sans doute tiquer les amateurs de films ou de séries apocalyptiques, il faut tout de même signaler que l’étude des paléovirus peut aussi nous aider à mieux comprendre l’évolution des virus actuels – et donc à mieux les combattre. En outre, et comme le rappelle l’AFP, le laboratoire Vektor est connu pour avoir été le centre de développement d’armes biologiques à l’époque soviétique et il est l’une des deux seules installations au monde à stocker le virus de la variole. Il est donc censé avoir une infrastructure adaptée à ce type de recherches.
Quant à savoir si c’est vraiment rassurant, c’est un tout autre débat.