Qu’on les aime ou pas, les médias sociaux jouent aujourd’hui un rôle primordial dans nos sociétés. Ils sont devenus un canal privilégié pour diffuser des informations au plus grand nombre ou pour faire passer un message.
Et cela, un milliardaire israélien et sa fille l’ont bien compris. En effet, pour sensibiliser à la Shoah, ils ont choisi Instagram pour raconter sous la forme d’une série l’histoire d’une jeune fille de 13 ans assassinée dans le camp de concentration nazi d’Auschwitz il y a plus de 75 ans.

L’histoire d’une jeune juive de 13 ans victime de l’Holocauste
Les créateurs de ce nouveau concept sont Mati Kochavi et sa fille Maya, qui sont à l’origine du compte Instagram intitulé “Eva Stories”. Le compte diffuse depuis 1 an maintenant une série de 70 épisodes qui relate l’histoire d’Eva Heyman, une juive laïque hongroise qui rêvait d’être journaliste et a commencé à écrire dans un journal à son 13e anniversaire, le 13 février 1944.
L’histoire est racontée via Instagram “stories” sous la forme de courtes vidéos accompagnées d’emoji, de légendes et de commentaires vocaux. Le compte totalise déjà plus de 1,4 million d’abonnés et il vient d’arriver sur Snapchat sous le nom de « eva.stories ».
Dans la série Instagram, Eva est jouée par une actrice britannique qui parle en anglais avec des sous-titres en hébreu. Au fil des épisodes, elle présente les membres de sa famille, son meilleur ami et, plus tard, son béguin. On la voit également “filmer” les nazis et déclarer sa haine pour Adolf Hitler.
Dans une interview accordée au New York Times, les Kochavis ont déclaré avoir lu des dizaines de journaux écrits par des adolescents pendant l’Holocauste avant de choisir celui d’Eva. L’objectif de la série, selon les créateurs, est de sensibiliser à l’Holocauste à une époque où les gens prêtent moins d’attention et pour une génération accro aux nouveaux formats médias.
Une série qui crée la polémique en Israël
En Israël, cependant, certains ont critiqué cette façon de traiter un sujet aussi sensible que l’Holocauste. Ils estiment que le présenter de cette manière est de mauvais goût : les vidéos courtes et colorées ne mettant pas en évidence les véritables horreurs de la Seconde Guerre mondiale, qui a vu l’assassinat par les nazis de 6 millions de Juifs, dont 1,5 million d’enfants.
En réponse, Kochavi, qui est lui-même enfant de survivants de l’Holocauste, a déclaré dans un communiqué que “Instagram était une plate-forme de narration, et comme toute plate-forme de médias et de contenu, on peut l’utiliser pour raconter des histoires profondes et superficielles”.