La sonde de la NASA aurait pu être engloutie par la surface de l’astéroïde Bennu

Lorsqu’on pense aux astéroïdes, on pense souvent à un gros rocher solide flottant dans l’espace. Mais il existe des astéroïdes qui ne sont pas aussi compacts que des rochers, mais qui ont plutôt une surface pouvant s’effriter. C’est le cas de l’astéroïde Bennu qui a été visité en octobre 2020 par la sonde spatiale OSIRIS-REx. Cette dernière avait comme mission de prélever des échantillons qui seront analysés sur Terre.

D’après de nouvelles analyses effectuées par l’équipe en charge d’OSIRIS-REx, celle-ci a évité de peu d’être engloutie par la surface de l’astéroïde. La surface de Bennu ressemblerait en effet à une piscine remplie de balles en plastique. Une personne qui mettrait le pied dessus coulerait directement.

OSIRIS-REx touchant Bennu
Crédits NASA Goddard Space Flight Center

Cette nouvelle perspective concernant la composition de la surface de Bennu vient des images capturées lors de la collecte de l’échantillon.

Ce que les simulations ont montré

Les images prises au cours de la mission ont montré que les cailloux à la surface avaient été éparpillés tout autour et qu’un cratère d’un diamètre de 8 m avait été créé. En avril 2021, la sonde spatiale est revenue au-dessus du lieu de collecte pour inspecter ce cratère, ce qui a permis aux scientifiques d’analyser des images prises avant et après l’opération. Les données correspondant à l’accélération enregistrée par la sonde ont révélé une toute petite résistance au niveau de la surface.

Avec les données obtenues, les scientifiques ont procédé à des simulations informatiques pour calculer la densité et la cohésion des matériaux à la surface de Bennu. Les simulations ont été basées sur les images obtenues par la sonde et sur les données concernant l’accélération. L’équipe a testé des propriétés variées jusqu’à ce que les résultats de la simulation concordent avec les données de la mission.

Les résultats ont révélé que les particules qui constituent l’extérieur de l’astéroïde étaient lâchement amoncelées. Ainsi, si la sonde n’avait pas allumé ses propulseurs au bon moment, elle aurait coulé à travers la surface.  

Un risque différent pour la Terre

Il s’agit ici d’une découverte très intéressante sur les caractéristiques de Bennu. Les données de mission antérieures avaient en effet suggéré que l’astéroïde était plus accidenté et éruptif que ce que les observations à partir de la Terre avaient montré.

Cette découverte a aussi des implications sur la compréhension des autres astéroïdes et les dangers qu’ils peuvent poser.

D’après Patrick Michel, l’un des scientifiques en charge de la mission OSIRIS-REx, il est possible que les astéroïdes comme Bennu, qui sont à peine maintenus par la force de gravité et les forces électrostatiques, se fragmentent lorsqu’ils pénètrent dans l’atmosphère terrestre. Cela pourrait créer un autre type de danger que celui généré par les astéroïdes solides.

Pour Michel, nous n’en sommes qu’au début de la compréhension de ces objets spatiaux.

SOURCE: Newatlas

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