
On sait enfin pourquoi la varicelle augmente le risque d’AVC
Environ 90 % de la population mondiale est susceptible d’attraper la varicelle pendant l’enfance et le virus reste ensommeillé en eux. Des années plus tard, le virus a un tiers de chance de réapparaître chez ces personnes sous forme d’éruption cutanée qu’on appelle zona. À part les démangeaisons douloureuses, le virus VZV augmenterait également le risque d’AVC à 80 %.
Jusqu’à présent, l’origine de ce risque était restée un mystère. Les chercheurs pensaient que la cause provient d’un rétrécissement des artères ou du blocage de la circulation sanguine vers le cerveau par des caillots sanguins, ce qui n’est pas totalement faux.
Mais dans une étude récente, ils ont découvert que la réactivation du VZV déclenche la formation de sacs cellulaires transportant de protéines spécifiques. Celles-ci contribuent à la coagulation du sang et à l’inflammation.
Ces petites vésicules favorisent indirectement le risque d’AVC
Les exosomes sont des sacs fabriqués à l’intérieur des cellules. Ils ont pour rôle de transporter des protéines et des acides nucléiques hors de celle-ci. Ainsi, elle joue un rôle important dans la communication intercellulaire, mais peut favoriser la progression des maladies, comme dans le cas du zona.
Les scientifiques ont comparé des exosomes présents dans le sang de 13 personnes au moment de l’éruption du zona avec des exosomes chez des donneurs sains. Selon les résultats, les patients atteints de zona présentaient neuf fois plus de protéines de coagulation que les personnes saines. Ce qui suggère que les exosomes de zona transportent bel et bien des protéines de coagulation.
Pour le confirmer, ils ont exposé des plaquettes de fragments cellulaires impliqués dans la coagulation du sang à ceux-ci. Ils ont constaté que les plaquettes attiraient les exosomes afin de former des agrégats de la même manière qu’ils forment un caillot de sang.
Le risque d’AVC est présent pendant et après l’infection
Les résultats de cette étude mettent en relief le mécanisme qui lie le zona aux risques d’AVC pendant l’infection. Cependant, il reste à savoir combien de temps ce risque peut perdurer.
En effet, il a été constaté que la proportion de protéines de coagulation était encore élevée durant les trois mois après la première infection. En ce sens, des suivis sont effectués afin d’évaluer le temps durant lequel des caillots sanguins vont se former après la disparition des éruptions chez les patients.
Ces travaux permettraient également de déterminer si les exosomes peuvent être utilisés comme biomarqueurs pour surveiller le risque d’AVC après un zona. Entre-temps, ces résultats pourraient servir à orienter la création d’un traitement et à encourager les gens à se faire vacciner contre le zona.
SOURCE : SCIENCEALERT