Pour l’armée américaine, les fusées classiques fonctionnant avec des moteurs chimiques ne sont pas suffisantes. Le 4 mai dernier, la DARPA ou Defense Advanced Research Projects Agency a en effet annoncé qu’elle faisait un appel à propositions pour les deuxième et troisième phases de son projet de fusée à propulsion nucléaire. Ce projet concerne le design, le développement, ainsi que l’assemblage d’un moteur thermique nucléaire pour un premier vol de démonstration d’ici 2026.
D’après les responsables de la DARPA, ces capacités de propulsion vont permettre aux Etats-Unis de renforcer leurs intérêts dans l’espace et d’étendre les possibilités pour les missions habitées de longue durée de la NASA. Les propositions reçues vont servir de support au programme DRACO ou Demonstration Rocket for Agile Cislunar Operations de la DARPA. Ce programme a comme objectif de développer un système de propulsion thermique nucléaire (NTP) qui sera utilisé dans l’espace se trouvant entre la Terre et la Lune.
Selon les informations, DRACO s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’armée américaine pour faire le suivi de l’espace cis-lunaire. En effet, les activités gouvernementales et commerciales vont considérablement augmenter dans cette zone au cours de la prochaine décennie.
Les caractéristiques des systèmes à propulsion nucléaire
Les systèmes NTP utilisent des réacteurs à fission pour fonctionner. Ces réacteurs vont réchauffer le carburant, qui peut être de l’hydrogène, à des températures très élevées. Le gaz va ensuite être éjecté pour créer une poussée.
Les systèmes NTP sont nettement plus puissants que les systèmes à propulsion électrique. Les NTP présentent en effet un rapport poussée-poids 10 000 fois supérieur. Si on les compare aux fusées chimiques classiques, l’efficacité de la propulsion est environ 2 à 5 fois supérieure.
La position de la NASA
Avec le niveau de poussée qu’on peut obtenir des systèmes NTP, il est évident que la NASA s’intéresse également à ce type de système. Ce dernier pourra éventuellement diviser en deux la durée du trajet pour rejoindre la planète Mars qui est actuellement de 6 à 9 mois. On sait que la demande de budget de la NASA pour l’année fiscale 2023 inclut une somme de 15 millions de dollars pour appuyer la recherche dans le domaine de la propulsion nucléaire. Toutefois, pour le moment, cette demande de budget n’a pas encore été approuvée par le Congrès.
Pour l’année fiscale 2022, la Chambre des Représentants avait alloué 110 millions de dollars à la recherche sur la propulsion thermique nucléaire. La Chambre avait rejeté la proposition de l’Administration Biden qui voulait concentrer les efforts de la NASA sur le développement d’un réacteur nucléaire qui pourrait alimenter les bases habitées sur la Lune st sur Mars.
Quoi qu’il en soit, l’année 2026 sera peut-être l’année du premier vol de la première fusée américaine à propulsion nucléaire.
SOURCE: Space.com