Le BFI ne financera plus les films ou les méchants ont des cicatrices

Il est indéniable que la culture cinématographique façonne la manière dont les générations appréhendent la réalité. Conscient de ce phénomène, le British Film Institute (BFI) a pris une décision quelque peu insolite. Désormais, l’institut britannique a ne va plus financer les films dans lesquels les méchants ont des cicatrices.

L’établissement est appuyé par une association soutenant que le fait d’utiliser des malfaiteurs marqués a des impacts sur les enfants et les jeunes.

Dark Vador

La BFI a justifié sa nouvelle résolution en soulignant que la démarche s’inscrit dans le cadre d’un mouvement de lutte contre la discrimination. L’initiative cible surtout les victimes de différents stéréotypes liées à des marques apparentes sur le visage.

L’établissement n’est donc plus en faveur des films où il y a des personnages comme Dark Vador, Double Face ou le Joker.

Afin d’illustrer sa décision, le BFI va financer la réalisation d’un film intitulé Dirty God. Celui-ci raconte l’histoire d’une femme défigurée à l’acide. Le rôle principal sera joué par Vicky Knight, une actrice qui a été, dans la réalité, brûlée au visage.

Le cinéma en tant que catalyseur de changement

« Le cinéma est un catalyseur de changement et c’est pourquoi nous nous engageons à ne plus montrer de représentation négative des cicatrices ou des différences faciales dans les films que nous finançons », a expliqué Ben Roberts, le directeur adjoint du British Film Institute.

« Le film a une influence si puissante sur la société… [et] est également un catalyseur de changement et c’est pourquoi nous nous engageons à ne pas avoir de représentations négatives illustrées à l’aide de cicatrices ou différence faciale dans les films que nous finançons », a-t-il précisé dans un communiqué. « Cette campagne répond directement aux critères des normes de diversité BFI, qui exigent des représentations significatives à l’écran… et nous exhortons le reste de l’industrie cinématographique à faire de même. »

Je ne suis pas votre méchant 

La démarche s’inscrit dans le cadre d’une campagne nommée #IamNotYourVillain (« Je ne suis pas votre méchant ») lancée par l’association Changing faces. La meneuse du mouvement, Becky Hewitt, s’est montrée déterminée à mettre fin à l’utilisation des « cicatrices, brûlures ou marques comme sténographie pour la méchanceté ».

« L’industrie du cinéma a l’énorme pouvoir d’influencer le public au sujet de la diversité, et pourtant les films utilisent trop souvent les cicatrices et les apparences différentes pour illustrer la méchanceté », avait-elle confié, en juin, au Guardian. « Il est particulièrement inquiétant de voir que les jeunes ne font pas de cette association exposés à des films qui influencent leur attitude vis-à-vis de la défiguration d’une manière profondément négative. »

Ben Roberts considère Dirty God comme « un fantastique exemple d’authenticité, d’empathie et de représentation positive ».

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