Le Covid long visible dans nos yeux ?

La Covid-19 ne touche pas tout le monde de la même manière. Certains ne développent aucun symptôme, d’autres en revanche finissent en réanimation… ou pire. Et puis, il y a aussi les patients qui développent une forme longue de la maladie et qui en ressentent les symptômes pendant plusieurs mois.

C’est un problème, d’autant que le Covid long reste encore aujourd’hui très difficile à détecter.

L'oeil d'une femme
Image par Aline Berry de Pixabay

Il semblerait cependant que des chercheurs tiennent un début de piste.

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Le Covid long, une maladie qui touche de nombreux patients

La première chose à savoir, au sujet du Covid long, c’est qu’il touche beaucoup de patients. Environ 30 % des cas positifs (et donc détectés) déclarent ainsi la forme longue de la maladie.

Une forme longue qui, il faut le rappeler, s’accompagne de nombreux symptômes incapacitants. Comme le brouillard cérébral, les migraines à répétition, l’épuisement, la perte du goût et de l’odorat, les difficultés respiratoires ou encore les courbatures.

La difficulté réside donc dans le fait de détecter la maladie. Si ces symptômes peuvent aider, il n’existe en effet aucun test capable de détecter le Covid long. Et ce pour une raison évidente : si les symptômes persistent, ce n’est pas le cas de la charge virale. Beaucoup de personnes qui développent cette forme de la maladie sont ainsi testées négatives à la Covid.

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Des traces laissées par le Covid-19 dans la cornée

Des chercheurs pilotés par Gulfidan Bitirgen de l’Université Necmettin Erbakan en Turquie, ont peut-être trouvé une piste. Une piste qui réside en nos yeux ou, plutôt, au niveau de notre cornée.

La Covid-19, dans sa forme longue ou pas, propose généralement des lésions nerveuses. Des lésions sont bien entendu visibles dans la cornée, soit dans la partie de l’oeil qui forme un dôme transparent et qui recouvre à la fois l’iris et la pupille.

Si ces lésions sont invisibles à l’oeil nu, il est possible de les détecter en s’appuyant sur une technique baptisée microscopie confocale cornéenne, ou CCM. Une technique qui n’est pas invasive et qui est déjà utilisée pour détecter certaines anomalies cornéennes propres à des maladies comme la sclérose ou encore le diabète.

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Des conclusions à prendre avec prudence

Les chercheurs ont donc utilisé le CCM afin d’observer la cornée d’un panel composé de soixante-dix personnes : 40 ayant été infectées par la Covid-10 et 30 en bonne santé. Ils ont ensuite comparé les résultats obtenus et leurs efforts ont été payants. Les tests ont en effet révélé une plus grande détérioration et une plus grande perte des fibres nerveuses cornéennes chez les malades que chez les personnes en bonne santé.

De même pour les cellules dendritiques qui étaient présentes en plus grand nombre sur ce panel.

Attention cependant, car cette étude doit être prise avec un minimum de précautions. Elle repose sur des observations directes et elle repose sur un panel finalement très restreint. Il faudrait donc mener de nouvelles recherches pour valider ses conclusions. Les chercheurs recommandent donc de mener une étude plus approfondie, mais ils pensent que les résultats obtenus sont assez encourageants. D’autant que les patients ayant développé les formes les plus graves de la maladie présentaient aussi des lésions nerveuses cornéennes plus importantes. Cette méthode pourrait donc nous aider à mieux déterminer le niveau de gravité de chaque cas.

L’article des chercheurs peut être consulté à cette adresse.

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