Le designer des consoles NES et SNES est décédé à l’âge de 78 ans

C’est une journée noire pour le jeu vidéo : Masayuki Uemura, le designer japonais derrière les silhouettes des consoles Nintendo Famicom, NES, Super Famicom et SNES, s’est éteint le 6 décembre dernier à l’âge de 78 ans. Le site de l’institut japonais Ritsumeikan Center for Game Studies nous rapporte cette triste nouvelle.

©robtek/123RF.COM

La Famicom, coûte que coûte

Masayuki Uemura rejoint Nintendo au cours de l’année 1971. Le natif de Tokyo est alors afféré au développement d’une nouvelle gamme de produits pour le fabricant de jouets. Il s’agira de la Color TV-Game, une console de jeu vidéo de salon se déclinant sur plusieurs modèles incluant différents jeux embarqués.

Mais c’est au cours du mois de novembre 1981 que Uemura reçoit un appel téléphonique qui changera sa vie à tout jamais. Hiroshi Yamauchi, l’irascible président de Nintendo, demande alors à Uemura de designer un genre nouveau d’appareil électronique pour la firme : une console fonctionnant à partir de cartouches de jeu, destiné à être utilisé dans les domiciles. Uemura a une directive très importante à respecter : réduire au maximum les coûts de fabrication pour optimiser les marges de la console.

Le reste évidemment fait parti de l’histoire : la Nintendo Family Computer, ou Famicom de son surnom affectueux, devient un véritable phénomène de société au Japon lors de sa sortie en juin 1983 et s’écoule à près de 20 millions d’exemplaires. Son code couleur bleu et blanc, son système de cartouche éjectable et sa silhouette discrète et enfantine en font l’un des produits high-tech les plus emblématiques du siècle dernier.

Son design pour l’Europe et les États-Unis, la fameuse NES, toujours chapeauté par Uemura en personne, est sensiblement différent. Le designer japonais s’est inspiré des magnétoscopes pour son aspect cubique et ses couleurs grises et noire, très en vogue au sein des constructeurs d’appareils du genre à l’époque. Uemura est également responsable du design du NES Zapper, l’accessoire reprenant la forme d’un pistolet, et du Famicom Disk System, l’add-on lecteur de disquette exclusif à l’archipel japonais.

Visionnaire de renom

Uemura réitère sa philosophie de design avec la Super Famicom, ou Super Nintendo de par chez nous. La console reprend peu ou prou les mêmes principes de la Famicom avec ses deux boutons Power et Reset, ainsi que son système d’éjection de cartouche. Autre succès retentissant pour la firme de Kyoto qui s’inscrit alors comme l’acteur numéro 1 du marché du jeu vidéo au début des années 90.

Difficile de mettre des mots sur l’impact qu’à eu Uemera non seulement sur l’histoire de Nintendo, mais sur l’héritage de l’industrie—et des nombreux souvenirs qui façonnèrent les souvenirs des joueurs et des joueuses d’hier et d’aujourd’hui. Le meilleur moyen de lui rendre hommage serait simplement de brancher une nouvelle fois sa NES ou sa SNES, et de faire revivre, l’espace d’un instant, l’enfant qui sommeille en nous.

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