Le mythe de la femme pape refait surface

Il existe de nombreuses histoires racontant que des femmes auraient été ordonnées prêtres. Ces légendes circulent depuis le Moyen-âge sous différentes versions. Après plusieurs siècles de transmission orale, certains récits furent couchés par écrit. Le récit d’un moine dominicain polonais allait plus loin que les histoires de femmes prêtresses. Selon le religieux, l’une d’entre elles serait devenue pape.

L’écrit, datant du 13e siècle, relate l’accession d’une femme au trône pontifical 4 siècles plus tôt. Au cœur de l’histoire, il y avait le pape Jean, ou plutôt la papesse Jeanne, connue aussi sous le nom de Johannes Anglicus.

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L’ouvrage dramatique raconte que la papesse serait tombée enceinte et aurait perdu les eaux en pleine procession religieuse. La légende raconte que la foule, consternée, l’aurait battue à mort.

Des noms absents du livre officiel de biographies des papes

Les historiens se demandent comment une femme aurait pu se propulser au sommet de l’Eglise alors que la fonction sacerdotale a été et reste toujours réservée aux hommes. On n’est même pas sûr de l’existence d’un pape, homme ou femme, nommé Johannes Anglicus.

Le problème, selon l’auteur Michael Habicht, viendrait de la confusion sur l’identité des papes au milieu du 9e siècle. Par exemple, le pape Benoît III n’apparaît pas dans le plus ancien exemplaire du Liber Pontificalis, le livre officiel des biographies des souverains pontifes. L’Église aurait-elle tenté de rayer de l’Histoire le nom d’une papesse ? Si tel était le cas, pour quelles raisons les dignitaires du Vatican auraient-ils agi de la sorte ?

Des pièces de monnaies attribuées à tort à « un autre » pape Jean ?

Habicht est convaincu que des pièces de monnaie médiévales, jusque-là attribuées au pape Jean VIII, auraient pu appartenir à la papesse Jeanne.

À cette époque, les initiales du pape étaient gravées sur les pièces de monnaie. Sur certaines pièces, Habicht remarque que les gravures sont sensiblement différentes. L’archéologue suggère que ces monogrammes étaient ceux d’un autre pape Jean, probablement Johannes Anglicus.

Le scientifique a fait des recherches poussées pour combler les lacunes du Liber Pontificalis. Voici l’ordre dans lequel se situeraient les noms manquants : Léon IV (846-853), Benoît III (853-855), Johannes Anglicus (856-858) et Nicolas Ier (858-867). L’authenticité des pièces qui intriguent Habicht n’est contestée par aucun historien, l’histoire de Johannes Anglicus reste une hypothèse.

Si on considère cela juste comme une légende, il faut aussi se rappeler que tous les mythes trouvent leur source dans la réalité. Peut-être que l’écrit du 13e visait à dénoncer la domination masculine dans la hiérarchie de l’Eglise.

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