Le nouveau propulseur électrique à iode a réussi son premier test en orbite

Jusqu’ici, les fusées et les engins spatiaux sont principalement propulsés à l’aide de moteurs chimiques. Mais actuellement, les chercheurs commencent à tester de nouveaux moteurs fonctionnant à l’électricité dénommés propulseurs ioniques. Parmi ces propulseurs ioniques, il y en a un qui a récemment réussi à passer un test en orbite. Il s’agit d’un propulseur fonctionnant à l’iode. D’après les ingénieurs, cette étape pourrait mener vers la possibilité d’utiliser des moteurs plus petits, moins chers, mais surtout plus performants sur les futurs satellites et les engins spatiaux.

En ce qui concerne le fonctionnement des moteurs ioniques, un champ électrique est créé et celui-ci va servir à accélérer des ions chargés qui vont être propulsés. Evidemment, ce système ne génère pas autant de poussée qu’un moteur chimique classique, et il n’est pas possible de l’utiliser pour faire décoller un vaisseau de la surface de la Terre. Cependant, les propulseurs électriques sont hautement efficaces pour produire de la poussée si l’on considère la quantité moindre de carburant qu’ils transportent. Ils sont ainsi très pratiques lorsque l’engin spatial est déjà dans l’espace.

Propulseur ionique à iode
Crédits ThrustMe

Actuellement, le carburant le plus utilisé dans les propulseurs électriques, c’est le xénon. Il s’agit toutefois d’un élément très rare et aussi très couteux. Son prix est d’environ 3 000 dollars le kilogramme. De plus, son utilisation exige d’employer de gros réservoirs et une plomberie très complexe. C’est là qu’intervient l’iode qui présente beaucoup d’avantages comparé au xénon.

Les caractéristiques de l’iode

Au cours des 20 dernières années, les chercheurs ont étudié la possibilité d’utiliser l’iode à la place du xénon. Cette substance est bien moins chère et plus abondante que le xénon, et elle peut être stockée sous forme solide dans un lieu qui n’est pas pressurisé. Des études antérieures ont d’ailleurs déjà montré que les propulseurs électriques à iode étaient plus efficaces que ceux utilisant du xénon.

L’iode n’est cependant pas parfait puisqu’il présente quelques désavantages. Il s’agit d’une substance très corrosive, ce qui peut créer des problèmes au niveau des circuits électriques et des systèmes à bord de l’engin spatial. De plus, il est possible que les vibrations lors du décollage brisent l’iode solide et les débris pourraient endommager le système de propulsion.

Les résultats du test

Malgré les points négatifs concernant l’utilisation de l’iode, des scientifiques ont aujourd’hui réussi à lancer un propulseur électrique à iode dans l’espace. Ils ont pu démontrer que le système pouvait propulser un engin en orbite.

Le propulseur en question est dénommé NPT30-12, et il a été développé par l’entreprise ThrustMe. Le système est contenu dans un volume de 10 cm* 10 cm* 10 cm, et sa masse est d’environ 1,2 kg. Il a été utilisé pour propulser un cubesat de 20 kg du nom de Beihangkongshi-1, opéré par la société chinoise Spacety.

D’après les données radar obtenus à partir du sol, les chercheurs ont pu confirmer que le propulseur a aidé le satellite à manœuvrer en orbite. En tout, le propulseur électrique a pu augmenter l’altitude du satellite d’environ 3 km.

Selon les chercheurs, ces résultats montrent que l’iode est une solution viable pour la propulsion électrique. Il est aussi 50% plus efficace que le xénon en matière de propulsion. En effet, il est plus facile d’électrifier l’iode que le xénon. Pour faire face aux désavantages de l’utilisation de l’iode, les scientifiques ont trouvé des solutions comme le développement de céramiques et de polymères pour protéger les composants métalliques de la corrosion.

Dans les années à venir, la majorité des engins spatiaux seront équipés de propulseurs électriques. Si l’on se fie à ces résultats, les propulseurs à iode feront sûrement partie des propulseurs choisis par les constructeurs de satellites et de vaisseaux spatiaux.

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