Le plan secret des Etats-Unis pour survivre à la fin du monde

La CIA a récemment déclassifié des fichiers. Certains d’entre eux évoquent un plan de secours mis au point par les Etats-Unis en cas d’apocalypse provoquée par une guerre nucléaire. Il est riche d’enseignement.

Si les films catastrophes fonctionnent aussi bien, ce n’est pas uniquement en raison de leurs effets spéciaux. Ils nous rappellent en effet que rien n’est éternel et que notre propre société ne nous est pas acquise. En réalité, elle semble même être beaucoup plus fragile que l’on croit. Du moins selon une ancienne étude menée par le MIT.

Un homme se tenant face à une scène apocalyptique
Image par Fabien Huck de Pixabay (image recadrée)

S’il existe de nombreux cataclysmes qui pourraient conduire à la disparition de notre société, il y en a un en particulier qui a longtemps terrifié les chefs d’état : l’holocauste nucléaire.

Les Etats-Unis n’étaient pas prêts à faire face à la fin du monde

Kimmy Carter, le 39e président des Etats-Unis qui a occupé le poste entre 1977 et 1981 craignait justement que les frictions entre les puissances disposant de l’arme nucléaire ne conduisent à l’effondrement du monde.

Avec son équipe, il a donc travaillé sur un plan permettant de relever son pays en cas de fin du monde. Un plan qui a été porté à la connaissance du public suite à la déclassification de certains dossiers de la CIA.

Ce plan est connu comme la directive présidentielle 58, une directive prise dans les derniers mois de son mandat.

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Un grand chantier lancé par Jimmy Carter

A l’époque, l’Union soviétique avait une nette avance sur les Etats-Unis au niveau de l’arsenal nucléaire. Les Américains pouvaient cependant compter sur Ray Derby, un expert travaillant pour le ministère de la Défense et spécialisé dans tout ce qui a trait aux situations d’urgence et aux interventions en cas de catastrophe.

Etant doté d’une solide expérience, c’est donc vers lui que le président Carter s’est tourné pour prendre en charge le dossier.

Le contexte était cependant compliqué. Si des plans d’urgence existaient, ils n’avaient jamais été testés. Pire encore, les agences en charge de la mise en oeuvre du plan de secours en cas d’attaque nucléaire n’avaient même pas pris des dispositions pour assurer la conservation des documents importants, comme les textes de loi ou les registres d’état civil. D’ailleurs, la plupart des employés concernés par le plan d’évacuation ignoraient qu’ils en faisaient partie.

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Une étude qui a mené à la création de la FEMA

Pour Ray Derby, le problème venait principalement de la posture adoptée par les Etats-Unis. Les gouvernements précédents avaient en effet préféré miser sur leur arsenal plutôt que sur la défense et la protection des institutions américaines et civiles.

Il existait cependant plusieurs sites aménagés pour l’occasion. L’un deux se trouvait à Mount Weather, un autre près de Hagerstown, un autre encore à Martinsburg, et ainsi de suite. Seul problème, de son côté, l’armée ne disposait pas de suffisamment d’hélicoptères pour assurer le transport des fonctionnaires choisis pour prendre possession de ces abris. En réalité, avec les moyens dont elle disposait à l’époque, elle pouvait seulement transporter un tiers des employés prévus. Pire encore, ces sites avaient du mal à communiquer ensemble.

Il fallait donc tout réformer et Carter a donc créé le 19 juin 1979 la FEMA, aussi connue comme l’Agence Fédérale de Gestion des Urgences. Une agence qui existe toujours et qui est liée à la sécurité nationale et à la politique nucléaire stratégique.

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Trois axes principaux

Derby, de son côté, a bien entendu approuvé la création de la FEMA, d’autant que cette dernière l’a nommé à la direction de Mount Weather.

Mais l’administration Carter ne s’est pas arrêtée là. Elle a ensuite oeuvré pour décentraliser autant que possible le pouvoir, et ce afin de permettre aux Etats-Unis de survivre en cas d’attaque. Il fallait en effet que les représentants du gouvernement ayant survécu puissent accéder en toute sécurité à l’arsenal de la nation, mais aussi à les outils permettant de poursuivre la gestion du pays.

La Maison Blanche a donc réuni un groupe de travail et ce dernier a travaillé sur trois axes centraux : la capacité de survie, la connectivité et la capacité de soutien.

En cas d’attaque, il fallait effectivement que le président et ses plus proches collaborateurs puissent survivre, mais aussi qu’ils aient toute latitude pour garder le contact avec les centres opérationnels disséminés à travers le pays, et ce afin de pouvoir venir en aide aux populations.

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TREETOP, les intermédiaires

Ce plan a alors abouti à la nomination de cinq groupes de 50 personnes capables de se déployer pour soutenir le président ou ses successeurs, les cadres TREETOP. Des cadres inter-agences pouvant être déployés rapidement sur des sites présélectionnés par la Maison Blanche.

Ces derniers avaient plusieurs missions notables. En cas d’attaque, ils étaient en effet chargé d’identifier le nouveau chef des armées, mais aussi et surtout de lui permettre d’exercer ses trois principales fonctions présidentielles : commandant en chef, chef d’état et chef de l’exécutif.

Ils avaient donc un peu un rôle tampon et ils devaient par conséquent servir d’intermédiaire entre le chef d’état et les différentes infrastructures américaines.

Reste que depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et de nombreuses présidences se sont succédé. Il est donc fort probable que le plan imaginé à l’époque par Jimmy Carter ait été modifié en profondeur. Néanmoins, ces documents déclassifiés nous offrent un tout autre regard sur cette période compliquée de l’histoire.

Sources : 1, 2, 3, 4, 5 (entre autres)

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