Le poisson rouge, ce terrible prédateur qui sème mort et désolation dans nos rivières

Les poissons rouges n’ont pas l’air spécialement combatifs lorsqu’ils tournent en rond dans leur bocal mais il en va tout autrement pour ceux qui vivent dans les rivières. Là, nos gentils compagnons se transforment en de terribles prédateurs, des prédateurs capables de réduire en cendres des écosystèmes entiers. Du moins dans certaines régions, comme l’Australie.

La poisson rouge, ou cyprin doré pour les fins connaisseurs, appartient à la famille des Cyprinidae et il est sans aucun doute possible un des animaux domestiques les plus courants en Europe et en Asie.

Poisson Rouge
Il a l’air sympa comme ça mais le poisson rouge est capable de ravager des écosystèmes entiers.

A la base, cette espèce est née en Chine et elle vivait ainsi dans les rivières, les lacs et les étangs du pays, comme n’importe quel autre poisson d’eau douce normalement constitué.

Le poisson rouge est né en Chine

Les premiers spécimens ont été domestiqués en 970 av. J.-C. mais peu de gens en possédaient. En réalité, le poisson rouge a été longtemps considéré comme un produit de luxe et il a même été vénéré pendant plusieurs années, sous la dynastie Song. A cette époque, il vivait dans des bocaux en porcelaine ou dans des sphères de cristal finement travaillées.

Il a fallu attendre le 16ème siècle pour qu’il se démocratise et qu’il trouve le chemin menant aux foyers les plus modestes. Entre temps, il s’est exporté à travers le monde et notamment en Europe.

Peu de gens le savent mais le poisson rouge est doté d’une espérance de vie confortable, une espérance de vie pouvant atteindre les trente ans ! Attention cependant car notre ami est un animal social et il a l’habitude de vivre en bancs. Enfermé seul dans un bocal, il ne vit généralement pas plus de quelques années.

Certaines personnes n’attendent cependant pas aussi longtemps et il arrive ainsi fréquemment que des poissons rouges esseulés soient relâchés en pleine nature. Et là, le paisible poisson à l’oeil absent peut se transformer en un véritable prédateur.

C’est en tout cas ce qui se passe en Australie, et plus précisément dans la Vesse River, une rivière située au sud-ouest du pays. Les spécimens réintroduits dans la région à la fin des années 90 ont en effet beaucoup évolué et certains d’entre eux atteignent ainsi les 40 centimètres de long, pour un poids souvent supérieur à 2 kilos !

Le poisson rouge, un prédateur qui s’ignore

Attention cependant car tous les poissons rouges n’atteignent pas forcément cette taille et ce poids lorsqu’ils sont relâchés en pleine nature. En réalité, les spécimens vivant dans la Vesse River ont le taux de croissance le plus élevé, en raison de l’activité agricole dans la région et des températures élevées du pays.

Mais ce n’est pas le plus fou car ces spécimens ont aussi la fâcheuse tendance à tout détruire sur leur passage. Ils remuent effectivement les sédiments reposant dans le fond de la rivière, détruisant du même coup les plantes aquatiques. Pire, ils mangent aussi les oeufs des autres poissons (sympa) et ils transmettent en plus des maladies et des parasites aux autres espèces.

Les chercheurs de l’Université Murdoch ont mené une étude afin de mieux comprendre ces spécimens. Ils ont alors découvert que ces animaux étaient capables de se déplacer sur de longues distances, des distances pouvant parfois excéder les 200 kilomètres.

Ce détail est loin d’être anodin car cela veut aussi dire que les poissons rouges sauvages sont tout à fait capable de coloniser d’autres milieux.

D’après eux, la seule solution pour enrayer le phénomène et éviter la disparition des autres espèces consisterait donc à les empêcher de se déplacer. En attendant, il sera sans doute préférable d’éviter de relâcher vos poissons rouges en pleine nature. Après tout, ils ont aussi leur sensibilité et ils sont d’ailleurs capables de se souvenir d’un événement pendant trois mois.

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