Le problème du Covid long

La Covid-19 semble repartir de plus belle. Mais au-delà de la maladie, il faut également composer avec sa forme longue : le Covid long. Une forme difficile à comprendre, comme l’explique la Dr. Sandra A. Fryhofer, la présidente du conseil d’administration de l’AMA et membre du Comité consultatif du CDC.

Pour beaucoup, la Covid-19 est une maladie qui doit être combattue à l’instant “T”, mais tout le monde n’a pas la chance de pouvoir s’en départir en quelques semaines.

La photo d'un virus
Photo de Pete Linforth. Crédits Pixabay

Parmi les personnes qui lui survivent, il y en a en effet qui développent une forme longue et qui ressentent ainsi les symptômes de la maladie sur une période de plusieurs mois.

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La Covid-19 et sa forme longue

Ce Covid long interroge les scientifiques et les chercheurs de tout horizon. Sandra A. Fryhofer est justement revenue sur ce sujet à l’occasion d’un entretien accordé au Infectious Disease News, une revue médicale consacrée à toutes les thématiques autour des infections.

D’après elle, il existe encore beaucoup de choses que nous ignorons au sujet du SARS-CoV-2 et de la maladie que le virus provoque. En dépit de toutes les études menées ces derniers mois, et en dépit des vaccins développés par les laboratoires, la Covid-19 reste en effet une énigme et les chercheurs ne savent pas pourquoi certains patients développent des symptômes qui durent plusieurs semaines ou mois après l’infection.

De son côté, elle a été amenée à traiter plusieurs patients souffrant de cette forme de la maladie. Elle a constaté que les symptômes qui revenaient le plus souvent, et qui concordent avec cette liste, sont la toux, les douleurs articulaires et musculaires, les douleurs thoraciques ou encore les mots de tête, mais aussi le brouillard cérébral, la fatigue et la dyspnée.

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Des symptômes très variés

Toutefois, ce n’est pas une règle absolue. En réalité, l’éventail des symptômes liés à la forme longue de la Covid-19 est bien plus large.

Mais au-delà de cette variété de symptômes, il y a aussi la question de la temporalité qui pose problème. Toutes les personnes souffrant de la forme longue de la maladie ne développent pas nécessairement les symptômes à l’issue de l’infection. Chez certains patients, ils n’apparaissent en effet que plusieurs semaines après qu’ils aient contracté la maladie.

Plus surprenant, chez certains, les médecins ont noté une aggravation de leurs symptômes, mais d’autres patients ont littéralement développé de nouveaux maux sans aucun lien avec ceux qu’ils éprouvaient après avoir contracté le virus.

John T. Brooks, un médecin-chef travaillant pour le CDC, va même encore plus loin. Dans ce même article, il explique que certains patients qui ont développé la forme longue de la maladie… n’avaient à l’origine développé que des symptômes bénins. Plus intrigant, d’autres étaient même des cas asymptomatiques, et donc sans symptômes apparents.

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Aucun recul sur les conséquences du Covid long

Mais surtout, ce sont les répercussions du Covid long qui inquiètent. Si les symptômes peuvent durer, ils ont aussi dans certains cas des conséquences sur le métabolisme. Comme l’apparition d’un diabète, une dépression ou encore de l’anxiété chronique.

Ziyad Al-Aly, le directeur du Centre d’épidémiologie clinique et le chef de la recherche de Saint Louis, a même mené une étude sur le sujet. Une étude portant sur plus de 86 000 personnes atteintes de la Covid-19.

Après s’être focalisés sur les patients ayant survécu à la maladie, ils ont constaté de nombreux problèmes de santé graves. Des problèmes comme une insuffisance respiratoire, des troubles du système nerveux, des troubles cardio-vasculaires ou même des problèmes gastro-intestinaux.

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Une maladie encore mystérieuse

Problèmes auxquels s’ajoutaient des troubles du sommeil, des troubles liés à l’anxiété ou encore un stress accru.

Et tout le souci est là, justement. A l’heure actuelle, personne n’a encore été en mesure de déterminer l’origine exacte de ces troubles, ni même pourquoi certains d’entre eux persistent sur d’aussi longues durées. La théorie la plus logique serait que le virus ait déclenché une réponse immunitaire inadaptée se traduisant par une inflammation persistante, mais les chercheurs n’ont pas encore été en mesure de la prouver.

Mais surtout, ce qui inquiète, c’est qu’à l’heure actuelle, personne ne connaît les effets sur le long terme de cette forme de la maladie.

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