Le saviez-vous ? Les hippopotames gèrent leurs relations de groupe grâce la reconnaissance vocale
Les études effectuées en éthologie ont permis de comprendre le mode de communication entre les animaux d’une même espèce. Récemment, des éthologues ont découvert que la communication sociale chez les hippopotames se fait par reconnaissance vocale. Ces derniers ont également évoqué que ce mode d’identification leur permet de gérer les rapports au sein des différents groupes territoriaux.
Au cours de leur étude, ces scientifiques ont constaté que la voix émise par un animal inconnu a induit une forte réaction comportementale chez les hippopotames. Cette réaction est moins forte quand il s’agit des animaux d’un groupe voisin. Pour eux, les hippopotames ont pu reconnaître leurs congénères à partir de leurs voix.
Par ailleurs, ils ont souligné que les hippopotames adoptent un comportement moins agressif envers leurs congénères qu’envers des inconnus. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le magazine Current Biology.
Des hurlements typiques à chaque clan d’hippos
Le docteur Mathevon et son équipe ont effectué leur étude en travaillant à Maputo, capitale du Mozambique, dans une réserve spéciale. Cette zone est composée de quelques lacs occupés par des hippopotames.
Dans un premier temps, les chercheurs ont enregistré des hurlements typiques à chaque clan d’hippos. Ensuite, les enregistrements ont été diffusés aux autres clans d’hippopotames afin de déterminer leurs réactions face aux hurlements de leurs congénères. Ils ont comparé ces réactions à celles observées lorsqu’ils s’agissaient d’un clan voisin ou d’un groupe étranger.
Des réactions sonores plus aiguës face aux inconnus
Après avoir entrepris les démarches, les éthologues ont réalisé que ces mammifères réagissent à un cri par une réponse vocale, une approche et/ou un jet d’excréments. Fait intéressant, cette réponse change selon qu’ils ont entendu leurs congénères ou des étrangers. De plus, la réaction des hippopotames a augmenté quand ils ont entendu un inconnu.
Par ailleurs, ces mégaherbivores ont été plus enclins à répandre leurs excréments en entendant le cri d’un hippopotame non apparenté à leur cercle. C’est un moyen pour eux de marquer leur territoire.
« Quand ils se trouvent dans l’eau, les hippos semblent peu actifs. Pourtant, les résultats de cette enquête indiquent que ces animaux font vraiment très attention à leur environnement. Dès qu’ils ont perçu l’appel d’un autre hippopotame en provenance de la berge, ces derniers ont aussitôt réagi. La réactivité aux appels sonores qui ont été diffusés était vraiment nette, chose à laquelle on ne s’attendait pas. [..] Cette étude permettra de déterminer les moyens par lesquels ils distinguent les cris d’un autre hippopotame et de savoir si les voix dévoilent des informations telles que le sexe, la taille ou l’âge. »
Docteur Nicolas Mathevon, collaborateur et chercheur à l’ENES/CRNL, Institut Universitaire de France et Université de Saint-Etienne.
SOURCE : SCI-NEWS