Le tabagisme des pères affecterait la santé de ses enfants et de ses petits-enfants

Une étude récente rapporte que l’exposition à la nicotine provoque des modifications chimiques dans les gènes clés du sperme.

Cette expérimentation, effectuée sur des souris mâles, pourrait aussi être valable chez les hommes. Si tel était le cas, le fait qu’un père fume régulièrement pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé de sa progéniture, non seulement ses enfants, mais aussi ses petits enfants.

Pour réaliser cette étude, des scientifiques ont fait boire de l’eau potable contenant de faibles doses de nicotine à des souris mâles pendant la période où le sperme se développe. Les chercheurs les ont accouplés avec des souris femelles qui n’ont jamais été exposées à la nicotine.

Leur union a donné des souriceaux présentant de nombreuses et graves malformations au cerveau.

Des modifications épigénétiques

Alors que les pères restaient normaux, les souriceaux présentaient des symptômes de rigidité mentale, d’hyperactivité et de déficit de l’attention. De même, lorsque ces souriceaux ont eux-mêmes procréé, il a été découvert que la génération suivante présentait également une déficience mentale.

Pour cette dernière génération, les malformations cérébrales étaient certes importantes, mais moins prononcées que pour les souriceaux de la première union. L’analyse des scientifiques a révélé que ces malformations étaient dues au sperme d’origine des souris mâles qui ont été exposées à la nicotine. Cette exposition aurait entraîné des modifications épigénétiques, autrement dit, des altérations affectant l’activité des gènes.

D’autres recherches seront menées

Le Dr Pradeep Bhide, de la Florida State University, déclare qu’il est nécessaire de mener davantage de recherches sur les effets du tabagisme non seulement chez la santé des pères et mères, mais aussi sur celle de leurs enfants. Le fait que les hommes fument davantage que les femmes rend ce problème plus important aux yeux de la santé publique.

Pour Susanna Roberts de l’Institute of Psychiatry du King’s College de Londres, des recherches plus poussées chez l’homme sont nécessaires pour comprendre les effets du tabagisme. Elle soutient que « Malgré ces résultats intéressants, il est difficile d’extrapoler ces effets chez l’homme. »

Les détails sur les résultats de cette étude peuvent être consultés dans la revue Public Library of Science Biology.

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