Le Vietnam est un pays riche en biodiversité. C’est également une destination de choix pour ceux qui souhaitent consommer des espèces rares. Ces dernières sont exploitées pour la viande, pour faire du vin ou bien des médicaments. Traditionnellement, l’ours y est élevé pour sa bile, considérée comme ayant des propriétés curatives. Néanmoins, cette pratique a engendré une surexploitation qui menace dangereusement l’espèce.
Les autorités vietnamiennes ont déjà interdit la chasse, le trafic et l’élevage de cet animal. Cette loi, rendue effective depuis 1992, n’est cependant pas respectée à cause d’une autre qui autorise sa domestication. La seconde est ainsi utilisée par les fermes illicites pour contourner la première loi.
Actuellement, il y a environ mille deux cents ours en captivité au Vietnam.
Il existe d’autres alternatives
Aujourd’hui encore, le pays compte plus de quatre cents fermes d’ours. En 2005, les ours en captivité étaient au nombre de quatre milles. Les produits à base de bile d’ours sont en fait très demandés dans la région. Celle-ci renferme un acide qui peut servir au traitement des maladies du foie et de la vésicule biliaire.
Cependant, il existe d’autres alternatives à ces pathologies. Ce sont notamment des médicaments conçus à base de plantes, qui sont déjà disponibles. La maltraitance de ces animaux n’est donc plus justifiée.
Dans les fermes illicites, les ours sont régulièrement drogués. Afin d’extraire la bile de leur vésicule biliaire, leur abdomen est perforé à l’aide d’un cathéter ou d’une fistule. Pour ce faire, ils sont immobilisés dans des cages très étroites. Au cours des dernières années, des centaines d’entre eux sont morts à cause de cette pratique.
Un accord a été signé
Mercredi, un accord entre l’administration vietnamienne des forêts (VNFOREST) et l’ONG Animals Asia a été signé. Les deux acteurs vont travailler de concert pour libérer les ours qui restent encore dans les fermes. Ils se sont également engagés à lutter contre le commerce de la bile dans les cinq années à venir.
Jill Robinson est le président de Animals Asia. À l’occasion de la signature à Hanoï, il a déclaré que « C’est une journée vraiment historique. » « Cela va permettre de définitivement mettre un terme aux fermes de bile au Vietnam. » a-t-il poursuivi.
Le programme comprend le sauvetage des ours et la construction de nouveaux centres. Il coûterait jusqu’à vingt millions de dollars.