Le Yagán, la langue la moins répandue au monde, n’existe plus

Le Yagán est une langue vernaculaire du sud du Chili. Il est considéré comme étant la langue la moins répandue au monde. Mais maintenant, la langue risque réellement de disparaitre puisque Cristina Caldéron, la dernière locutrice vivante et gardienne de cette langue indigène chilienne, est décédée le 16 février 2022 à l’âge de 93 ans.

Surnommée « Abuela Cristina » ou « Grand-mère Cristina », elle fut la dernière personne au monde capable de parler la langue Yagán après la mort de sa sœur en 2003. Malheureusement, Abuela Cristina a contracté la COVID-19 et a succombé à la maladie suite à des complications.

Abuela Cristina
Crédits AJ+

Beaucoup de personnes considéraient Abuela Cristina comme étant le symbole de la résistance culturelle des communautés indigènes du Chili. De son vivant, Cristina avait dit : “d’autres peuvent comprendre le Yagán mais ne le parlent pas ou ne le connaissent pas comme moi”.

Une mémoire culturelle perdue

Ayant vécu au sein de la communauté chilienne Villa Ukika depuis son enfance, Abuela Cristina a su conserver la langue, les coutumes et les croyances de ses ancêtres. Ces derniers étaient des nomades sur canoës qui ont traversé les canaux isolés de l’archipel de la Tierra del Fuego au sud de la Patagonie pendant 6 000 ans.

Pendant des années, Abuela Cristina a passé son temps à tricoter  des chaussettes Yagán  et à fabriquer des paniers en roseaux pour nourrir sa famille. Ces activités font partie d’une tradition indigène de longue date.

Abuela Cristina a été inscrite au Guinness World Records comme étant la seule personne à parler la “langue la moins répandue au monde”. Maintenant qu’elle est morte, sa communauté indigène et sa culture sont aussi en voie d’extinction.

Le Yagankuta, un livre pour conserver la langue perdue

Abuela Cristina a fait ce qu’elle a pu pour essayer de préserver la langue perdue. Dans cette optique, elle a participé à la création d’un petit dictionnaire, le Yagankuta, qui a été rédigé avec des traductions en espagnol. Ses efforts ont été salués par le Conseil National de la Culture et des Arts du Chili. Elle a été reconnue comme étant un « Trésor Humain Vivant ».

Sa petite fille, Cristina Zarraga, l’a aidée pour terminer ce projet. En plus du dictionnaire, les deux femmes ont aussi produit un CD contenant des enregistrements de mots Yagán.

Sur Twitter, la fille d’Abuela Cristina, Lidia González Calderón, a déclaré que même si la mort de sa mère correspond à la perte d’une connaissance empirique particulièrement valeureuse, il y a toujours une possibilité de secourir et de systématiser la langue.  

Le dictionnaire permettra de préserver sous une forme ou une autre cette langue perdue, et servira de souvenir officiel pour le Yagán.

SOURCE: Guinness World Records

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