Les 10 pires pandémie de notre histoire

Pour commencer, il est important de faire la distinction entre une épidémie et une pandémie. On parle d’épidémie lorsqu’une maladie infectieuse touche une population limitée à une zone géographique relativement restreinte, comme une ville, un pays ou quelques pays. Par contre, on fait référence à une pandémie lorsqu’elle affecte d’innombrables personnes à travers un ou plusieurs continents.

Le Coronavirus est devenu une pandémie le 11 mars. L’annonce a été faite par l’OMS lorsque plus de cent pays situés dans différentes régions du monde ont signalé des cas de contamination par le SARS-CoV-2. Rappelons que, depuis le début se son histoire, l’homo sapiens a fait face à de nombreuses pandémies ravageuses avant le Covid-19.

Une flamme de bougie
Crédits Pixabay

Voici une liste des dix pires cauchemars de l’humanité en termes de maladies infectieuses.

1/ Les Pestes

La peste est l’une des maladies infectieuses les plus anciennes. Certains chercheurs situent ses origines en Asie centrale, d’autres ont avancé l’hypothèse qu’elle ait vu le jour en Égypte pharaonique. La bactérie Yersinia pestis, responsable de la maladie, a fait des centaines de millions de morts depuis l’Antiquité. Il existe deux formes de peste : bubonique et pulmonaire. C’est une maladie grave, hautement contagieuse et la propagation de l’agent pathogène se fait par expectoration, c’est-à-dire par les toux des personnes infectées.

Les puces des rats constituent ses principaux vecteurs. L’incubation dure quelques jours. La peste bubonique se manifeste par de la fièvre élevée et oscillante, des délires et des hallucinations, des troubles digestifs graves, ainsi que des ganglions localisés à l’aine ou au creux de l’aisselle, en fonction de l’endroit piqué par la puce.

Plusieurs maladies ont été assimilées, à tort, à la peste, comme le choléra et la dysenterie. Dans ces cas, on parle de maladies pestilentielles. Ainsi, il existe essentiellement trois principales pandémies de peste connues.

La première est la peste de Justinien, de 541 à 767. Elle a touché toute l’Europe et l’Orient, et s’est essentiellement propagée par le commerce. Un épisode paroxysmique a été enregistré du début de la pandémie jusqu’en 592. Les chercheurs ont eu la certitude de la nature exacte de la maladie après avoir effectué des fouilles dans une nécropole en Bavière en 2012.

La tragédie s’est soldée en un lourd bilan évalué entre 25 et 100 millions de morts. D’anciens récits rapportent qu’il y avait 5000 morts par jour, rien que dans la ville de Constantinople.

La deuxième hécatombe causée par cette maladie grave a commencé par la peste noire, appelée aussi mort noire, de 1348 à 1352. Toutefois, elle ne s’est pas arrêtée là. Des répercussions ont eu lieu jusqu’à la première moitié du XIXe siècle. Elle a fait plus de cent millions de morts à travers le monde.

Il s’agissait d’une peste bubonique qui gagnait de l’ampleur à cause du commerce et de la guerre.

Vers la fin du XIXe siècle, une troisième pandémie meurtrière a commencé. Elle a d’abord sévi en Chine. C’était au cours de cette période sombre de l’histoire que le docteur Yersin a identifié l’agent pathogène responsable de la maladie. Le remède qu’il a conçu a permis de sauver de nombreuses vies.

2/ L’épidémie de Cocoliztli

Il s’agit d’une fièvre hémorragique virale dont le responsable serait probablement la bactérie Salmonella enterica Paratyphi C.

La maladie de Cociliztli était une infection meurtrière qui a décimé une grande partie de la population amérindienne de Nouvelle-Espagne de juillet 1576 jusqu’en 1577. Accompagnée par d’autres vagues d’épidémies, dont la rougeole et la variole, elle a réduit la population indigène du Mexique d’environ 15 millions à environ 2 millions.

Les historiens ont enregistré deux principales pandémies de Cocoliztli. La première a sévi en 1545 et a fait 15 millions de morts. La seconde est apparue 26 ans plus tard et a causé la mort d’environ 2 millions de personnes.

3/ La Fièvre jaune

Caractérisée par de la fièvre, de la bradycardie, de la fatigue, une céphalée, des vomissements et de la cyanose, la Fièvre jaune est une zoonose provenant des singes de la forêt équatoriale. Elle est transmise de singe en singe par des moustiques de la même zone géographique.

Par conséquent, il s’agit d’une maladie que l’on ne peut pas éradiquer. Elle est apparue, pour la première fois, dans le Yucatan, au Mexique, en 1648. Alors qu’il existe déjà un vaccin efficace, cette maladie tue toujours des dizaines de milliers de personnes par an à travers le monde.

En 1648, le moustique, qui constitue à la fois un réservoir et un vecteur pour le flavivirus de la fièvre jaune, est arrivé aux Amériques par la voie du commerce des esclaves. Introduit dans les pays de port en port, cet agent pathogène a occasionné de nombreuses pandémies jusqu’en 1965.

On raconte qu’elle constituait l’un des principaux obstacles de la colonisation en Amérique centrale et du Sud, et en Afrique de l’Ouest.

4/ La polio

La poliomyélite, ou polio, est également appelée « paralysie spinale infantile » du fait qu’elle peut provoquer la paralysie, voire la mort.

Le poliovirus se transmet par l’eau ou des aliments contaminés. Il peut également se contracter par le contact avec une personne infectée.

Cette infection virale de la moelle épinière est connue depuis l’Antiquité. Fort heureusement, l’agent pathogène a été identifié en 1949 par Pierre Lépine, Jonas Salk et Albert Sabin.

En 1954, puis en 1961, des vaccins ont été mis au point par les mêmes scientifiques.

La première pandémie connue de polio a sévi pour la première fois en Europe, en 1880, dans les pays scandinaves. Ensuite, elle a commencé à envahir le reste du continent en 1905. Le fléau s’est propagé aux États-Unis à partir de 1910. La polio a eu la particularité de toucher les pays les plus avancés, où l’hygiène de vie est meilleure et où la mortalité infantile est plus faible. La pandémie a atteint son apogée entre 1940 et 1950. À cette époque, chaque année, plus d’un demi-million de personnes étaient handicapées ou décédées par la maladie.

5/ La Grippe espagnole

Jusqu’ici, la Grippe espagnole, ou grippe de 1918, est connue comme étant la pandémie la plus meurtrière de l’histoire de l’époque contemporaine.

Une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse en est responsable. Les victimes pressentent des symptômes grippaux avant de succomber à une surinfection bactérienne après une dizaine de jours.

Le virus se répandait vertigineusement de 1918 à 1919, alors que l’humanité sombrait dans la Première Guerre mondiale. Les premiers cas de décès ont été déclarés aux États-Unis, en septembre 1918. La maladie s’est rapidement propagée à travers des militaires et des civiles qui voyageaient et qui étaient inconscientes du danger de ce qu’ils transportaient. Elle a engendré le chaos dans de nombreuses villes américaines.

En octobre 1918, l’épidémie atteint l’Europe et devient une pandémie.

Le fléau a également  touché l’Inde et la Chine. D’après de récentes recherches, la Grippe espagnole a causé la mort de plus de cent millions de personnes à travers le monde, soit environ 2,5 à 5 % de la population mondiale de cette époque.

Il est important de noter que, avant la grippe de 1918, les épidémies apparaissaient environ trois fois par siècle. Cette pandémie dévastatrice a marqué une nouvelle ère, où les infections épidémiques sont devenues plus fréquentes, notamment du fait de l’accroissement du nombre de la population mondiale et des échanges internationaux.

6/ La Grippe asiatique

En 1956, un autre virus relativement similaire, celui de la grippe A (H2N2), a commencé à faire des dégâts en Chine.

Seules les personnes âgées de plus de 70 ans en étaient épargnées. Cet agent pathogène serait issu d’un virus de canard sauvage qui s’est combiné avec un virus grippal humain. Il tue par pneumonie et œdème pulmonaire, même sans surinfection bactérienne.

En six mois, cette grippe pandémique a regagné d’autres continents en faisant des ravages sur son passage. D’après l’OMS, le bilan se solderait à environ deux millions de décès dans le monde. Même si des récurrences ont eu lieu ultérieurement, la fin de la pandémie a été déclarée en 1958.

Jusqu’à aujourd’hui, ce virus court toujours, car il est présent chez différents animaux, comme les porcs et les oiseaux. La génération actuelle n’est pas immunisée, même si le dernier cas confirmé chez l’homme date de 1968.

7/ Le SIDA

Le SIDA, ou Syndrome d’immunodéficience acquise, est bien connu de tous du fait qu’il a fait l’objet d’une préoccupation sanitaire mondiale depuis la fin des années 1970.

Le VIH, ou Virus d’immunodéficience acquise, se transmet par voie sanguine, sexuelle ou de la mère à l’enfant. Les premiers symptômes sont bénins et passent presque inaperçus. Toutefois, au bout de quelques années, le système immunitaire du patient se détériore, laissant un terrain favorable aux maladies opportunistes.

Sans traitement, le malade finira par en mourir. S’il existe des médicaments prescrits pour cette maladie, ils sont coûteux et ne guérissent pas. Ils ne font que stopper la prolifération du virus dans l’organisme.

Le SIDA est devenu une pandémie depuis les années 1980. Entre 1981 et 2006, environ 25 millions de personnes seraient mortes à cause de cette maladie. Jusqu’à aujourd’hui, elle sévit encore partout dans le monde, malgré le fait qu’une diminution des cas de contaminations ait été constatée. Elle s’avère particulièrement plus problématique dans les pays les plus pauvres du monde.

8/ Le H1N1

Il s’agit de la seconde pandémie causée par le sous-type H1N1 du virus de la grippe A, après la Grippe espagnole.

Le virus H1N1 est constitué de gènes issus de différents virus grippaux provenant des porcs, des volailles et des humains. Elle provoque globalement les mêmes symptômes que les grippes saisonnières.

La transmission peut se faire par contact humain, lorsque le virus entre dans le corps par les yeux, le nez ou la bouche. Le germe peut être respiré dans l’air, après avoir été libéré par une toux ou un éternuement, par exemple. Elle peut être soignée à travers un traitement à base de médicaments antiviraux.

La pandémie a commencé à La Gloria, au Mexique, en avril 2009. Elle s’est répandue dans le monde en mars 2010. La fin de la pandémie a été déclarée en août 2010. Selon les statistiques, entre 700 millions et 1,9 milliard de personnes auraient été contaminées. Il y a eu 18 0362 cas de décès confirmés. Toutefois, les experts estiment qu’entre 151 700 à 575 4003 personnes à travers le monde sont mortes à cause de cette pandémie.

9/ Ebola

L’Ebolavirus, qui est responsable de cette maladie potentiellement mortelle et très contagieuse, provient de certaines chauves-souris et peut se transmettre chez les primates. Elle se propage à travers les échanges de fluides corporels lors de l’abattage d’un animal infecté. Les symptômes sont plus ou moins semblables à ceux de la malaria, du paludisme, du choléra, ou des intoxications alimentaires. La maladie peut provoquer de la fièvre, de la jaunisse, des délires, des convulsions, une hémorragie sévère, le coma ou la mort.

Une vague d’épidémies a été enregistrée entre 2013 à 2015. Elle a commencé à sévir en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Ensuite, elle s’est rapidement propagée sur tout le continent africain. Des mesures sanitaires ont permis de l’endiguer à temps.

Néanmoins, la maladie continue de faire des ravages jusqu’à aujourd’hui. Entre août 2018 et août 2019, rien qu’en République démocratique du Congo, plus de 2 000 personnes sont mortes à cause de ce fléau. Malgré des résultats positifs à l’issue de tests liés à de potentiels vaccins, la communauté scientifique ne s’est pas encore accordée sur un vaccin conventionnel.

Jusqu’ici, il n’y a aucun remède efficace contre l’Ebola, les traitements ne peuvent que soulager les symptômes.

10/ Zika

Le virus Zika, responsable de la fière du Zika, est une zoonose qui peut provoquer la paralysie (syndrome de Guillain-Barré) ou la malformation génitale chez l’humain.

Les symptômes de la maladie ne sont pas particulièrement notables.

Dans certains cas, ils n’apparaissent pas. S’ils se présentent, ils sont caractérisés par de la fièvre, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires et des yeux rouges. Jusqu’ici, il n’y a ni vaccin ni remède efficace contre la fièvre Zika.

Il existe deux lignées connues du virus Zika. Cette maladie a commencé à devenir inquiétante en 2007, lorsqu’elle a fait de nombreuses victimes dans les États fédérés de Micronésie. De 2013 en 2014, elle s’est propagée dans quatre autres nations insulaires du Pacifique. L’alerte mondiale sur la pandémie a été déclarée par l’OMS en février 2016. La déclaration a fait suite à des cas récents de microcéphalie et d’autres troubles neurologiques liés au virus signalés, au Brésil et en Polynésie française.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.